Le département américain de la Défense travaille sur une nouvelle plateforme de tests pour les missiles hypersoniques afin de ne pas rester sur le carreau face aux progrès russes et chinois.
L’essentiel : Une technologie digne d’un film de science-fiction : les armements hypersoniques sont le nouveau must-have des plus grandes puissances militaires au monde.
- La société australienne Hypersonix Launch Systems a récemment été engagée par le Pentagone pour développer un missile d’essai capable de se maintenir à des vitesses supérieures à Mach 5, soit cinq fois la vitesse du son (6.174 km/h). C’est à partir de ce stade qu’une vitesse est considérée hypersonique.
- La plateforme du missile, nommée Dart, devrait être facilement pilotable et pourra voler en continu à des vitesses hypersoniques pendant au moins 3 minutes, indique le site spécialisé Popular Mechanics.
- Ce véhicule Dart mesure 3 mètres de long et est fabriqué par impression 3D d’alliages à haute température. Il testera pour la première fois en vol le nouveau type de moteur Spartan de la société, alimenté à l’hydrogène.
- Ce moteur réutilisable à allumage automatique a nécessité 30 ans de recherche et développement et « plus de 6 000 tirs au sol et 11 vols suborbitaux », selon Hypersonix.
- Kratos, une entreprise américaine de défense et d’aérospatiale, fournira à Dart un système de propulsion supplémentaire pour l’aider à atteindre une vitesse de Mach 5.
- Une fois cette vitesse atteinte, le moteur Spartan sera activé pour permettre d’atteindre des vitesses allant jusqu’à Mach 12, soit 14 817 km/h.
Par ailleurs : Hypersonix travaille également avec le gouvernement australien pour faire voler un banc d’essai pour les armements hypersoniques cette année.
- « Notre objectif à long terme est de conquérir une part du marché commercial émergent de plusieurs milliards de dollars pour le déploiement de petits satellites, mais il est clair que les alliés stratégiques de l’Australie en matière de défense voient dans notre technologie un potentiel immédiat« , a déclaré David Waterhouse, directeur général de l’entreprise.
L’arme ultime
Sous le radar : La course aux armements hypersoniques s’est intensifiée ces dernières années entre les États-Unis, la Russie et la Chine.
- En cause : ces missiles représentent un peu l’arme ultime à décrocher absolument, puisqu’ils peuvent échapper à la plupart des types de défenses antimissiles.
L’union fait la force : Les États-Unis et le Japon envisagent de collaborer sur un projet conjoint pour renforcer leur capacité de défense contre les missiles hypersoniques.
- En décembre dernier, l’US Air Force avait réalisé le premier test du AGM-183A Air-launched Rapid Response Weapon, qui devrait être la première arme hypersonique opérationnelle de l’armée américaine.
- En outre, le Pentagone est en train de concevoir un intercepteur qui peut intercepter les menaces hypersoniques pendant la phase de vol plané.
- L’objectif non avoué : se protéger notamment contre la Russie. Le jeudi 9 mars, Moscou avait ainsi frappé l’Ukraine avec ses missiles hypersoniques Kinjal, détruisant des infrastructures critiques.
- Mais aussi et surtout contre la Chine, qui aurait une longueur d’avance sur la Russie en ce qui concerne le développement de l’armement hypersonique, à en croire les responsables américains de la Défense.
- « Au cours des deux dernières décennies, la Chine a considérablement progressé dans le développement de technologies et de capacités de missiles hypersoniques conventionnels et nucléaires grâce à des investissements, un développement, des essais et un déploiement intenses et ciblés », a récemment déclaré Paul Freisthler, de la Defense Intelligence Agency.
- En janvier, la marine chinoise avait levé le voile sur son missile antinavire hypersonique YJ-21 soi-disant imparable : selon Pékin, cette arme ne peut être interceptée par aucune défense antimissile au monde tant elle est rapide et facile à manœuvrer.
