Ce mardi, Jeff Bezos s’est envolé pour la première fois dans l’espace, grâce à sa firme Blue Origin. De retour sur Terre, il a semblé avoir eu une révélation: il veut protéger la planète.
Peu après son vol dans l’espace, le premier habité pour Blue Origin, Jeff Bezos a confié que cette expérience avait renforcé son engagement à résoudre le problème du changement climatique. Ces quelques minutes passées à admirer la planète bleue lui ont fait prendre conscience de sa majestuosité. Et de l’importance de la sauver.
« Nous vivons sur cette magnifique planète. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point l’atmosphère est mince quand vous la voyez depuis l’espace. Nous vivons dedans et elle semble si grande. On a l’impression que cette atmosphère est énorme et qu’on peut la négliger et la maltraiter. Lorsque vous montez là-haut et que vous la voyez, vous constatez à quel point elle est minuscule et fragile », a-t-il déclaré à la journaliste de la MSNBC Stephanie Ruhle.
Quelle est la pollution engendrée par Blue Origin ?
L’homme le plus riche du monde – sa fortune est évaluée à 204 milliards de dollars – avait annoncé l’an dernier qu’il consacrerait 10 milliards à des dépenses destinées à aider les scientifiques et les militants dans la lutte contre le changement climatique. Son nom: le Bezos Earth Fund.
Dans le même temps, Amazon pollue énormément. Entre ses data centers et son réseau de livraison (avions, camions, entrepôts géants, etc.), le mastodonte avait ainsi révélé avoir rejeté 44,4 millions de tonnes de dioxyde de carbone rien qu’en 2018.
Quant à la fusée utilisée ce mardi par Blue Origin pour envoyer son fondateur dans l’espace, elle fait partie des bons élèves de la classe car son moteur fonctionne à l’hydrogène et à l’oxygène liquide. D’après Darin Toohey, spécialiste de l’atmosphère à l’Université du Colorado à Boulder interrogé par Livescience, les principales émissions sont « de l’eau et quelques produits de combustion mineurs, et pratiquement aucun CO2 ». Cette vapeur d’eau n’est toutefois pas inoffensive: elle peut avoir un impact sur les couches supérieures de l’atmosphère et, à terme, contribuer au réchauffement climatique.
Actuellement, comme le nombre de vols spatiaux reste relativement faible, les scientifiques estiment que leur impact sur la planète n’est pas inquiétant. En revanche, à mesure qu’ils se multiplieront – c’est ce qui est prévu – le risque grandira. Le dioxyde carbone et les petites particules telles que la suie et les oxydes d’aluminium, émis par bon nombre de fusées, font également partie des dangers.
Le début d’une « route vers l’espace »
Dans son interview post-vol, Jeff Bezos a poursuivi son laïus avec une déclaration assez surprenante. « Nous devons prendre toutes les industries lourdes, toutes les industries polluantes, et les déplacer dans l’espace. Et garder la Terre comme le magnifique joyaux qu’elle est. Cela va prendre des décennies à réaliser, mais il faut commencer. Et les grandes choses commencent par de petits pas », a-t-il expliqué.
Jeff Bezos a également affirmé qu’il était important de développer des fusées réutilisables afin de réduire les déchets, dans la mesure où les technologies spatiales aideront, selon lui, à résoudre le problème du changement climatique. « Nous devons construire une route vers l’espace pour que nos enfants et leurs enfants puissent construire un avenir », a-t-il avancé.
Visiblement transformé, Jeff Bezos y est même allé d’un: « Quand vous regardez la planète, il n’y a pas de frontières. C’est une seule planète, et nous la partageons et elle est fragile »
Gageons qu’il ne faudra pas attendre que tous les puissants de ce monde voient la Terre d’en haut pour obtenir ce déclic.
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