Les investissements majeurs se font rares cette année pour les entreprises tech européennes. Après l’essor post-pandémie et des levées de fonds de plusieurs centaines de millions d’euros, des géants comme Revolut et Klarna brillent par leur absence.
Les entreprises tech européennes voient leurs financements s’effondrer, la « faute » aux investisseurs américains

Pourquoi est-ce important ?
La pandémie a entraîné une baisse mondiale de l'investissement en capital-risque. Tandis que l'augmentation des taux d'intérêt par les banques centrales impacte les valeurs boursières technologiques. Les investisseurs privilégient désormais la rentabilité et la stabilité au risque et à la croissance.Dans l’actu : cette année, le financement des start-ups technologiques européennes va chuter de presque 50% par rapport à 2022.
- Selon le Financial Times, qui cite un rapport annuel compilé par le groupe de capital-risque Atomico, le montant des fonds levés devrait atteindre environ 45 milliards de dollars (41 milliards d’euros) en 2023.
- Une chute considérable par rapport aux 82 milliards de dollars (75 milliards d’euros) de 2022.
- Et c’est encore pire si on compare au pic de 2021, à près de 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros).
- On se situe toutefois « encore » 18% plus élevé qu’en 2019, selon l’analyste d’Atomico Tom Wehmeier. Qui voit le verre à moitié plein : selon lui, la majorité des autres régions du monde est déjà tombée à des niveaux de financement inférieurs à la période pré-pandémie.
Les Américains délaissent les entreprises tech européennes
Zoom arrière : le grand retrait des Américains.
- Les investisseurs américains se retirent de l’Europe, suivant une tendance mondiale de retrait des capitaux en capital-risque.
- Dans les transactions avec des start-ups européennes en phase de croissance, la contribution des investisseurs américains a diminué. Elle est passée de 39% en 2021 à 25% cette année.
- Pourtant, aux États-Unis, l’investissement en capital-risque ne semble pas tant effrayer les investisseurs. Les dépenses technologiques aux États-Unis représentent en tout cas le triple de l’Europe.
- Cela peut aussi s’expliquer par l’avancée générale des entreprises tech américaines par rapport à leurs rivales européennes. Notamment en matière d’IA, un domaine plus développé aux Etats-Unis, même si les start-up européennes ne restent pas sur le carreau. On y arrive.
- En comparaison, les autres régions du monde analysées par Atomico ont des niveaux d’investissements semblables à l’Europe.
L’IA, l’exception à la règle
En parallèle : pendant ce temps, les entreprises tech européennes liées à l’IA surperforment, sans surprise.
- Sur les 36 transactions technologiques européennes de plus de 100 millions de dollars cette année, 11 d’entre elles concernaient des entreprises d’IA.
- Le FT cite notamment les méga levées de fonds de la française Mistral AI (400 millions d’euros) et de l’allemande Aleph Alpha (500 millions d’euros).
- C’est bien, mais les États-Unis font mieux, avec 37 transactions axées sur l’IA sur la même période.
- Une preuve de l’emballement tout récent pour l’IA, depuis l’explosion de ChatGPT : en 2023, les entreprises devraient dépenser plus de 500 milliards de dollars en solutions d’IA, prédisait en début d’année Alumni Ventures.