Plus de 10.000 Belges sont actionnaires ou coactionnaires d’une société au Grand-Duché du Luxembourg, révèle ce lundi Le Soir, qui a analysé, avec seize autres médias partenaires, près de 4 millions de documents dans le cadre d’une nouvelle enquête journalistique baptisée ‘OpenLux’.
Ces documents renseignant de manière exhaustive l’activité et l’actionnariat des 140.165 entreprises actives au Luxembourg ont été collectées par la rédaction du journal Le Monde et le projet OCCRP pour ‘Organized crime and corruption reporting project’.
11.299 sociétés ont au moins un bénéficiaire actif belge
Les Belges sont, après les Français, la deuxième nationalité étrangère la plus représentée dans le registre du commerce luxembourgeois. Pas moins de 10.066 Belges ont créé une ou plusieurs sociétés au Luxembourg, les Français sont 14.704 à avoir fait de même et les Luxembourgeois 14.531.
Le Soir rapporte que 11.299 sociétés figurant registre du commerce luxembourgeois comprennent au moins un bénéficiaire actif de nationalité belge. (17.376 de nationalité française, 5.997 de nationalité allemande, 4.933 de nationalité italienne, entre autres).
Médecins, artistes, Diables rouges…
Si des médecins, des comptables, des entrepreneurs, des architectes ont, pour de bonnes ou mauvaises raisons, choisi de délocaliser tout ou partie de leurs activités au Grand-Duché, l’attrait qu’exerce le Luxembourg sur les investisseurs est sans grande surprise proportionnel à l’ampleur de leur fortune.
On peut ainsi y croiser des sportifs de premier plan – dont onze des Diables rouges sélectionnés depuis 2015 -, des artistes, des milliardaires, des familiers d’hommes et femmes politiques étrangers, des personnes suspectées d’activités criminelles aussi, signale Le Soir.
La réaction du Luxembourg
Le gouvernement luxembourgeois a réagi aux articles de presse, assurant, dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi, respecter pleinement ‘toutes les réglementations européennes et internationales en matière de fiscalité et de transparence’ et appliquer ‘toutes les mesures communautaires et internationales en matière d’échange d’informations pour lutter contre les abus et l’évasion fiscale’.
‘Pleinement conscient de sa responsabilité en tant que centre financier international de premier plan, le Luxembourg évalue et actualise en permanence son architecture de surveillance et sa panoplie de mesures dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et applique l’ensemble des réglementations européennes et internationales ainsi que les recommandations du GAFI (Groupe d’action financière)’, poursuit le communiqué.
De nombreux effectifs sont en outre mobilisés pour prendre part à la lutte contre le blanchiment d’argent. ‘Afin d’accompagner la croissance et le développement de la place financière (luxembourgeoise), la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) a vu son nombre d’employés doubler au cours des sept dernières années, et atteint aujourd’hui un effectif de 1.000 personnes.’
Le Luxembourg rejette dès lors ‘les affirmations non fondées concernant l’économie luxembourgeoise’ contenues dans une série d’articles publiés lundi par divers médias, ‘ainsi que la représentation totalement injustifiée du pays et de son économie’. Les autorités du pays ajoutent avoir fourni des ‘réponses détaillées aux questions soulevées’ dans les articles.
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