‘Entre accepter n’importe quoi et les élections’, Paul Magnette a fait son choix

‘Combien de fois devrai-je encore dire que le PS n’a aucune envie de gérer avec la N-VA?’, clame Paul Magnette (PS) dans les pages du journal Le Soir, ce vendredi. Le président des socialistes, qui évoque un véritable ‘supplice’, en a assez de négocier avec les nationalistes alors que cela ne mène à rien.

‘On commence à en avoir vraiment assez de cette situation’, explique Paul Magnette en préambule d’une interview accordée au Soir. ‘Cela fait huit mois, on ne compte même plus, des milliers d’heures de réunions, de négociations, la journée, le soir, la nuit, le week-end… Sans que ça aboutisse. Principalement parce que certains ne veulent tester qu’une alliance, avec le PS et avec la N-VA (…) Nous en sommes à une cinquantaine de réunions, dont 25 directement avec Bart De Wever et moi, qui durent parfois 3 ou 4 heures, parfois plus longtemps…’

‘Combien de fois devrai-je encore dire que le PS n’a aucune envie de gérer avec eux?’, se demande le président du PS, qui en appelle à arrêter l’acharnement. ‘Si l’ex-majorité suédoise avait gagné les élections, ils auraient continué, ils ont perdu 22 sièges, une défaite massive, et on nous demande de venir dans un gouvernement pour continuer la même politique.’

‘Nous n’avons pas peur des élections’

‘À titre personnel, négocier avec des nationalistes avec lesquels nous n’avons rien à voir, cela devient un vrai supplice’, affirme encore Paul Magnette, dressant la liste de tout ce qui sépare, selon lui, le PS et la N-VA. ‘Tout ce qui fonde notre identité politique, et même à titre personnel tout ce qui fonde mon propre engagement, va à l’encontre du nationalisme: on est de gauche, ils sont de droite ; nous pensons que la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité absolue, pour eux, c’est un détail, voire même ce n’est pas un problème ; nous sommes profondément proeuropéens, ils sont eurosceptiques ; nous sommes attachés à la Belgique fédérale, ils veulent démanteler l’Etat…’

Faut-il en conclure que de nouvelles élections se profilent à l’horizon? Le président des socialistes ne le souhaite, mais il dit ne pas les redouter. ‘On ne prendra aucune initiative dans ce sens-là, mais nous n’avons pas peur des élections (…) Nous n’irons pas au pouvoir pour aller au pouvoir. Il faut s’enlever cela de la tête. Nous n’irons au pouvoir que si c’est pour mener une politique plus sociale et aborder sérieusement la transition climatique (…) Entre accepter n’importe quoi et les élections, on préfère que le peuple se prononce.’

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