La conduite autonome reste le grand point fort marketing de Tesla, mais le logiciel, censé s’améliorer sans cesse, a accumulé les ratés ces derniers mois. Les accidents se sont multipliés, avec parfois des conséquences mortelles, suite à des erreurs d’interprétation du programme de pilotage automatique, qui est censé pouvoir s’adapter aux imprévus sur la route – jusqu’à une certaine mesure, il est vrai.
Elon Musk, le PDG de l’entreprise, rappelle d’ailleurs que ces quelques accidents sont bien plus médiatisés que toutes les fois où le système a parfaitement fonctionné.
Il n’empêche que ce sont pas moins de 475.000 voitures rien qu’aux États-Unis qui ont été rappelées par le constructeur en décembre dernier à cause de ces problèmes de programmation. Et ce chiffre, déjà impressionnant, va encore grimper : Tesla va rapatrier vers ses usines 53.822 véhicules suite à un nouveau défaut de pilotage qui pourrait s’avérer très dangereux : elles ignorent les panneaux « Stop ».
« Conduite assertive »
Le problème concerne les modèles 3, Y, S et X équipés du micrologiciel 2020.40.4.10 ou d’une version plus récente et participant au programme bêta de « conduite autonome complète ». Ce logiciel permet de sélectionner des états d’esprit pour le style de conduite de la voiture – froid, moyen et affirmé. Et c’est cette dernière manière de gérer la conduite qui pose problème. En mode assertif, si une Tesla s’approche d’un carrefour à quatre voies à moins de 9 km/h et qu’elle ne détecte aucun autre usager de la route ou piéton à proximité du carrefour, elle continuera à rouler à cette vitesse au lieu de s’arrêter complètement au panneau d’arrêt. Ce qui relève d’une infraction grave dans tous les codes de la route du monde.
Une mise à jour attendue
Tesla a d’abord présenté cette version de son logiciel en octobre 2020. Mais en janvier de cette même année, elle a rencontré à deux reprises la National Highway Traffic Safety Administration, qui a décidé d’émettre un rappel suspendant la fonction, considérée comme contraire aux normes de sécurité, rapporte Ars Technica. Le micrologiciel 2021.44.30.15 de Tesla désactivera bientôt la fonction d’arrêt en roulant, et le constructeur automobile a déclaré à la NHTSA que la mise à jour commencerait à être envoyée aux voitures au début de février 2022.
En tout cas cette énième péripétie relativise quelque peu le bilan très positif dont l’entreprise pouvait se targuer cette année. D’autant que les problèmes techniques surgissent parfois là où on ne les attend pas : récemment, des utilisateurs canadiens se sont plaints de se retrouver brusquement sans chauffage par grand froid ce qui, dans ce pays, est réellement dangereux. Et c’est encore le système informatique qui pèche.