En surcapacité en Europe, Bridgestone quitte finalement le site de Béthune

La direction du groupe japonais de pneumatiques Bridgestone a ‘fermé la porte’ au scénario alternatif proposé par le gouvernement français pour sauver son usine de Béthune (Pas-de-Calais) et ‘quitte le site’ qui emploie 863 personnes, a déclaré jeudi la ministre française de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher.

La ministre sortait d’une réunion à Béthune avec la direction de Bridgestone, des élus et les syndicats, pour faire le point sur le projet proposé par le gouvernement français pour sauver le site de production de pneumatiques.

‘Bridgestone a fermé la porte, Bridgestone quitte le site de Béthune’, ‘le scénario qui visait à maintenir une activité de production de pneus pilotée par Bridgestone a été refermé’, a-t-elle déclaré.

‘Quatre projets bien définis’ pour une reconversion

‘Mais nous serons là au côté des salariés pour trouver les meilleures solutions’, a assuré la ministre. ‘Nous allons nous battre pour que ce site reste industriel’, a-t-elle ajouté, évoquant comme piste une production dans la région de batteries électriques.

Le groupe Bridgestone a fait savoir qu’en cherchant un repreneur dans le secteur du pneu et hors pneus, ‘quatre projets bien définis’ ont été identifiés pour une reconversion de l’usine.

Le fabricant de pneumatiques va aussi proposer un reclassement aux salariés du site notamment dans des filiales françaises de Bridgestone comme First Stop, Côté Route ou Speedy.

‘Des mesures sociales d’accompagnement telles que les départs en préretraite, l’aide à la création d’entreprises ou l’aide à la recherche d’emploi’ ont également été mises en place et ‘200 salariés’ se sont déjà manifestés, selon l’équipementier.

Surcapacité

Pour sauver l’unité, dont le géant japonais du pneumatique avait brutalement annoncé à la mi-septembre la fermeture courant 2021, le gouvernement avait proposé un plan prévoyant une continuation de l’activité avec le maintien, selon l’intersyndicale, de ‘525 à 555 emplois’ sur les 863 du site.

Pour le fabricant japonais, ce plan ne permettra pas ‘d’aboutir à un scénario industriel réaliste pour le groupe comme pour les salariés de Béthune’, ne réglant pas ‘le problème de surcapacité de production de Bridgestone en Europe, qui continue de s’aggraver avec la crise de la Covid’.

La ministre de l’Industrie s’était déjà rendue à Béthune le 6 novembre, et avait indiqué aux salariés que l’État était prêt à prendre sa part au financement de l’investissement d’une centaine de millions d’euros nécessaire au projet. Il visait à équiper l’usine afin d’y produire à l’horizon 2025 1,3 million de pneus par an, de qualité supérieure à ceux de petit calibre actuellement manufacturés à Béthune.

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