En Ouganda aussi, des centaines d’hectares de forêt sont détruits pour l’agriculture

Hoima Sugar, une entreprise de production de cannes à sucre, a reçu l’autorisation de détruire 900 hectares de forêt dans l’ouest de l’Ouganda. ‘Une honte impardonnable’ selon la National Forestry Authority.

On entend souvent parler de l’Amazonie, parfois de la Taïga, mais rarement de Bugoma. Il s’agit en effet d’une forêt bien plus petite – 900 km² – située dans l’ouest de l’Ouganda. Mais elle renferme des centaines d’espèces d’oiseaux et d’arbres endémiques à la région. Environ 550 chimpanzés hautement menacés y ont également trouvé refuge. La zone est donc protégée.

Mais en 2016, 900 hectares ont été loués à Hoima Sugar pour 99 ans par le roi de l’ancien État de Bunyoro-Kitara. Il a jugé qu’il s’agissait d’une terre ancestrale et de ce fait qu’elle ne faisait pas partie de la réserve naturelle. Et la Haute Cour ougandaise lui a donné raison.

Impact environnemental

L’entreprise a promis que son installation allait accueillir des écoles, de l’écotourisme et un camping ce qui ‘améliorerait le niveau de vie de la population’. Dans son plan d’aménagement, elle a aussi indiqué qu’elle replanterait les régions abimées.

Mais pour les défenseurs de cette zone protégée, le défrichement aura des effets irréversibles sur l’environnement. La faune et la flore disparaitraient totalement. Et le niveau du Nil, qui alimente le lac Albert, tout juste frontalier avec la réserve, en serait directement affecté.

En outre, selon Onesmus Mugyenyi, coordinateur du Forest Governance Learning Group qui plaide pour la protection des forêts, le plan de départ pour de l’écotourisme aurait ‘eu un impact plus large sur les moyens de subsistance des habitants de la région’. C’était d’ailleurs le plan du gouvernement ougandais qui est aujourd’hui compromis pour une plantation de cannes à sucre.

La canne à sucre

Cette plante est l’une des pires plantations qui puissent être cultivées à cet endroit. Au niveau environnemental, la canne à sucre appauvrit énormément le sol, qui devient pratiquement stérile au fil des années. Les engrais utilisés ruissellent dans les cours d’eau dès qu’il pleut un peu. Elle n’est pas non plus très appréciée de la faune sauvage et ne peut donc pas servir de zone tampon entre la ville et la réserve naturelle, explique le journal The Guardian qui met la loupe sur cette tragédie écologique.

La National Forestry Authority qui qualifie la décision de la Haute Cour de ‘honte impardonnable’ a fait appel de ce jugement. Une campagne sur les réseaux sociaux Save Bugoma Forest a été lancée. Les écologistes demandent au président Yoweri Museveni d’intervenir.

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