Il y a quelques semaines, le gouvernement allemand annonçait son intention de remettre temporairement en activité certaines centrales au charbon. Objectif: récupérer une réserve de 8 gigawatts, en vue réduire la dépendance du pays au gaz (russe). Visiblement, cela pourrait ne pas être suffisant.
« Douloureux mais nécessaire ». C’est par ces mots que le ministre allemand de l’Économie, l’écologiste Robert Habeck, a qualifié la décision annoncée fin juin – et avalisée à la mi-juillet par le Parlement – de réactiver des unités de centrales électriques au charbon qui avaient jusque-là été mises en veilleuse (16) et de prolonger la durée de vie d’autres (11).
Un choix qui a fait beaucoup de bruit chez les défenseurs de l’environnement – et ceux du nucléaire – mais qui devrait permettre à Berlin de compter sur une réserve supplémentaire d’environ 8 gigawatts, permettant d’affronter le (tant redouté) hiver à venir.
Triste classement
Apparemment, cette décision pourrait toutefois ne pas être encore suffisante. En effet, ce jeudi, le géant allemand de l’électricité RWE a annoncé avoir décidé de retarder le démantèlement d’une unité d’une centrale au charbon qui avait récemment été fermée, rapporte Bloomberg.
« L’unité ne sera pas démantelée pour le moment à la lumière du débat actuel sur la réduction de l’utilisation du gaz pour la production d’électricité. Nous gardons donc la porte ouverte pour que cette unité soit redémarrée », a déclaré RWE.
L’unité concernée est Neurath A. Vieille de 50 ans, elle avait été fermée en avril dernier. Fonctionnant au lignite, la centrale avait été désignée deuxième plus grand pollueur de l’UE (en termes d’émissions de CO2) par l’EU’s Transport and Environment Group en 2019.
Une décision finale doit encore être prise
Si cela s’avère nécessaire, l’unité A de Neurath pourra donc être réactivée, en plus des 10 GW déjà prévus. La décision appartiendra à l’Agence fédérale des réseaux, qui dépend directement du ministère de l’Économie.
Notons toutefois que l’Allemagne peine pour l’instant à déployer correctement son plan de relance du charbon. Centrales trop vieilles, prix élevé du charbon et difficultés d’approvisionnement constituent autant de défis qui semblent actuellement très difficiles à relever pour atteindre les objectifs fixés le mois dernier. Il se pourrait donc simplement que Neurath A devienne un substitut – et non un appoint – à certaines unités initialement concernées par le plan.