Deux géants de la bière quittent la Russie, dont l’un avec une gueule de bois de 400 millions d’euros

Le brasseur de bière néerlandais Heineken va cesser complètement ses activités en Russie, a annoncé la société lundi. Le coût du départ s’élèverait à 400 millions d’euros. Auparavant, Heineken avait annoncé l’interruption de nouveaux investissements, puis l’arrêt des exportation vers le pays. Son rival Carlsberg se retire également du marché russe.

Pourquoi est-ce important ?

Après l'invasion de son pays par la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les entreprises internationales à quitter le marché russe. Beaucoup l'ont déjà fait, mais pour certaines, dont de nombreuses entreprises françaises, rien n'a changé.

« Nous sommes choqués et profondément attristés de voir comment la guerre en Ukraine continue de se dérouler et de s’intensifier », a déclaré le brasseur dans un communiqué. « Nous avons conclu que l’activité des biens de Heineken en Russie n’est plus durable ou viable dans l’environnement actuel », a ajouté le géant brassicole.

Les salaires de 1.800 employés russes

La société laisse entendre qu’elle peut garantir les salaires de ses 1.800 employés russes jusqu’à la fin de cette année. Le brasseur s’attend à des « dépréciations et d’autres charges exceptionnelles hors trésorerie d’environ 400 millions d’euros ».

Heineken vise également un « transfert ordonné » et poursuivra son activité avec des opérations limitées pendant une période de transition. La marque internationale de bière espère ainsi minimiser le risque de nationalisation, une possibilité bien réelle dans la Russie de Poutine.

Bien que Heineken soit un acteur important sur le marché russe, ses ventes dans ce pays ne représentent que 2% du total de l’entreprise, selon Reuters. La société néerlandaise possède aussi plusieurs marques de bière locales russes, telles que Oxota et Bereg Baikala, écrit RTL Nieuws.

Huit brasseries

Carlsberg, le brasseur occidental le plus actif sur le marché russe, se retire aussi du pays qui a déclenché la guerre en Ukraine.

« Nous avons pris la décision difficile et immédiate d’abandonner complètement nos activités en Russie, ce qui nous semble être la bonne décision dans les circonstances actuelles », a déclaré Carlsberg dans un communiqué. « Une fois l’opération terminée, nous n’aurons plus de présence en Russie. »

Le brasseur danois avait entamé ce mois-ci une « révision stratégique » de ses activités en Russie, mais avait maintenu en activité ses huit brasseries dans le pays.

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