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La dette mondiale s’élève désormais à 307.000 milliards de dollars, soit 336% du PIB mondial. Une bombe à retardement pour l’économie mondiale ?

La dette mondiale s’élève désormais à 307.000 milliards de dollars, soit 336% du PIB mondial. Une bombe à retardement pour l’économie mondiale ?
La présidente de la Banque Centrale Européenne Christine Lagarde, le gouverneur de la Banque du Japon Kezuo Ueda et le président de la Réserve fédérale Jerome Powell. (Natalie Berhing/Getty Images)

Selon les calculs de l’Institut de la Finance Internationale, après avoir diminué pendant près de deux ans, la dette mondiale a atteint 307.000 milliards de dollars au premier semestre 2023. 

Pourquoi est-ce important ?

La dette mondiale est un indicateur de la santé et de la stabilité économiques du monde. Elle est étroitement surveillée par les gouvernements, les économistes, les investisseurs et les institutions financières, car elle affecte la croissance économique, la stabilité des marchés, les décisions d’investissement et la formulation des politiques. Des niveaux élevés ou en augmentation rapide de la dette mondiale sont souvent considérés comme des signes avant-coureurs de crises émergentes.

Dans l’actu : la dette mondiale – gouvernements, entreprises et ménages confondus – atteint la somme astronomique de 307.000 milliards de dollars. 

Les détails : rien qu’au cours de la dernière décennie, la montagne de la dette mondiale a augmenté de 100.000 milliards de dollars.

  • Les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et la France jouent un rôle de premier plan dans cet endettement croissant. Pourtant, la situation de chacun de ces pays est différente.
  • Par exemple, la France et les États-Unis ont des avoirs extérieurs nets négatifs. Alors que le Japon dispose de 3.000 milliards de dollars de réserves d’épargne à l’étranger. Les Japonais constituent ainsi la plus grande réserve financière que les résidents d’un pays étranger conservent à l’étranger.
  • Il s’agit d’une évolution positive : la dette des ménages en pourcentage des économies des pays développés est tombée à son plus bas niveau depuis deux décennies au premier semestre 2023.
  • Les niveaux élevés de dette suscitent des inquiétudes, en particulier sur les marchés émergents, l’accent étant mis sur les engagements en monnaie locale.

Des différences majeures par pays

Zoom avant : bien entendu, il existe de grandes différences selon les pays. La dette publique de la Belgique s’élève aujourd’hui à 530 milliards d’euros. Alors que près de 300 milliards d’euros sont garés sur des comptes d’épargne dans les banques belges.

  • Les investisseurs qui achètent de la dette tiennent toujours compte de ce ratio. Notre dette nationale est élevée, mais les garanties susmentionnées ne sont pas sans importance. Raison pour laquelle notre pays a peu de problèmes pour lever des fonds sur les marchés financiers.
  • Par ailleurs, les pays de la zone euro affichent une dette publique élevée – Grèce (178,2 %), Italie (147,3 %), Portugal (120,1 %), Espagne (115,6 %), France (113,4 %) et Belgique (106,3 %). Ils bénéficient du parapluie whatever it takes de la Banque centrale européenne, le plus grand détenteur de dette publique des pays susmentionnés.
  • Un scénario similaire s’applique aux États-Unis, où plusieurs États en difficulté s’abritent sous le parapluie de la Réserve fédérale. 
  • La différence entre la dette publique et la dette privée est également importante. Les dettes privées sont compensées par des actifs (immobilier, garanties financières, etc.). La dette publique n’est généralement compensée que par la promesse que le pays remboursera cette dette. 

Les marchés financiers font leur travail

Zoom arrière : les dettes publiques deviennent un problème lorsque les marchés financiers décident qu’elles sont un problème. Le taux d’intérêt pour prêter de l’argent augmente alors à tel point que contracter de nouvelles dettes devient inabordable.

  • Les marchés financiers jouent également un rôle de premier plan. Souvenez-vous des PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne). Tous ces pays étaient au bord de la faillite lors de la crise de la dette (2009 – 2014).
  • Dix ans plus tard, ils ont réussi à redresser la situation sous la pression des marchés en mettant en œuvre des réformes majeures, souvent sur le plan social.

Conclusion : la dette mondiale est un faux indicateur. Important car il fournit une indication de la santé économique et de la stabilité du monde. Négligeable car la situation dans chacun des pays est bien trop différente.

Cependant, les marchés financiers font leur travail en obligeant les pays trop endettés à mettre en œuvre des réformes. Pour les autres, il s’agit d’empêcher que les choses en arrivent à ce point.

(OD)

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