Un phénomène surprenant est en train de se produire en Antarctique, à l’extrême sud de la planète. Des chercheurs anglais ont en effet remarqué que des colonies d’algues commencent à élire domicile sur la neige autrefois immaculée du pôle Sud. Et tout cela serait lié au réchauffement climatique…
Si autrefois l’Antarctique était d’un blanc immaculé, en 2020 le continent d’extrême sud se teint petit à petit de vert. La faute à la prolifération d’une microalgue qui se développe sur la neige. Cela crée donc des tâches vertes un peu partout sur le continent qui sont visibles à l’œil nu sur des images satellites. Des images que l’on peut retrouver dans la revue scientifique Nature Communications.
Cela fait six ans que les scientifiques cartographient la région avec des images satellites, ils ont donc pu avoir des données très précises sur la région et surveiller l’évolution de l’état de la glace et de la neige. Grâce à ces données, ils ont découvert 1.679 développements d’algue verte. Cela représente environ 1,9 kilomètre carré d’algues et donc de glace qui tourne au vert. Ce phénomène n’est pas nouveau, on retrouve des algues sur la glace depuis plusieurs années, mais c’est bien aujourd’hui que le phénomène est le plus visible.
Températures
En fait, les endroits où les algues sont apparues correspondent aux zones où la température a le plus augmenté ces dernières années. Cela concerne particulièrement les différents îlots qui forment la péninsule Antarctique, à l’extrême sud du continent, la zone qui a connu des records de température l’année dernière. Dans les zones plus froides, les algues ne sont pas encore présentes en nombre. Si la température de la région continue d’augmenter comme c’est le cas actuellement, la superficie de ces algues pourrait être multipliée par trois au cours des prochaines années.
Cela dit, la température n’est pas le seul facture favorisant la prolifération de ces végétaux. En effet, la faune marine y est aussi pour quelque chose puisqu’elle fournit aux algues les nutriments dont elles ont besoin pour se développer. Quelques chiffres réunis par les chercheurs: 60% des zones de prolifération se trouvent à proximité des colonies de manchots. Les zones où les algues sont les plus nombreuses se trouvent à moins d’un kilomètre des pingouins.
Point positif tout de même: ces algues représentent un magnifique puits de carbone. C’est-à-dire que ces microalgues absorbent une énorme quantité de CO2 présent dans l’air. Selon les estimations des scientifiques, elles absorbent jusqu’à 479 tonnes de CO2 chaque année. C’est beaucoup et peu à la fois, car les océans absorbent jusqu’à 74 milliards de tonnes de carbone chaque année.
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