Prédire les séismes est pour l’instant encore impossible, mais les chercheurs ne perdent pas espoir d’y parvenir. En attendant, ils tentent d’apporter un autre type de solution en réduisant au maximum le délai de détection. Car en détectant les premiers signes de séismes – pouvant mener à des tsunamis –, les chercheurs pourraient offrir plus de temps aux populations pour se mettre à l’abri.
Des tremblements de terre ont lieu chaque jour aux quatre coins du globe, sans que nous nous en rendions compte. Tout dépend de leur puissance. Pour tenter d’éviter des drames, les chercheurs tentent de détecter les signes précoces des séismes. Un exercice qui est loin d’être aisé, car cette solution qui repose sur la réception et l’analyse des ondes sismiques ne permet pas d’estimer précisément et rapidement la magnitude des tremblements de terre. Difficile donc, de prévenir rapidement la population d’un risque imminent et de prévenir d’un tsunami.
Le fait est que les ondes sismiques voyagent à une certaine vitesse dans le sol (6km/h pour les plus rapides), rapporte Future-Sciences, il y a donc une latence entre la manifestation d’un séisme et sa détection par les stations sismologiques. Une fois capté, le signal doit encore être analysé pour déterminer les caractéristiques de la rupture. Un procédé qui ne prend en réalité que quelques minutes, mais ce temps perdu à analyser le signal représente de précieuses minutes pour les personnes exposées au tremblement de terre. Ce laps de temps pourrait leur permettre de se mettre à l’abri.
Perturbations de la gravité terrestre
C’est pourquoi des chercheurs tentent de trouver des solutions pour accélérer le processus de détection et d’analyse des signaux, ainsi que le signalement d’un risque imminent de tremblement de terre. Plusieurs études ont été menées dans ce cadre et l’une d’entre elles a permis de découvrir que les séismes importants pouvaient produire des perturbations de la gravité terrestre.
Un séisme résulte en effet d’un déplacement brusque d’importantes masses rocheuses ce qui induit inévitablement une variation de densité dans le sous-sol et donc modifie le champ de gravité terrestre, comme le souligne le média francophone. Cette perturbation de la gravité est simultanée au séisme. Son signal, qui se propage à la vitesse de la lumière, peut théoriquement être détecté instantanément. Voilà qui pourrait être intéressant.
Un signal avant les ondes sismiques
Cette découverte pourrait en effet s’avérer cruciale pour alerter la population de risques de tremblements de terre importants, et ce, dès les débuts des séismes. Malheureusement, pour l’instant, il n’existe pas d’équipement permettant de détecter de manière directe ces infimes variations de gravité. Cependant, les chercheurs ne perdent pas espoir d’exploiter ce type d’informations.
Des scientifiques de Géoazur, à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes), ont en effet développé un système d’intelligence artificielle capable de traiter les signaux élastogravitaires captés par les sismomètres déjà en place. Ces derniers sont en effet en mesure de capter les perturbations de la gravité combinées à la réponse élastique du sol. Mais la tâche est loin d’être aisée puisque l’amplitude de ces signaux est souvent très faible et donc, la réponse élastique associée tend à effacer les traces de ces signaux sur l’enregistrement des sismomètres.
Pourtant, les avantages sont nombreux. Ces signaux sont en effet très rapides. Ils arrivent avant les ondes P, dites de pression. Ils fournissent également une information complète, contrairement aux autres signaux captés par les sismomètres qui peuvent avoir tendance à les saturer. De quoi fournir une valeur précise et fiable de la magnitude et du mécanisme de la faille à l’origine du séisme.
Reste à voir si les chercheurs parviendront à surmonter les défis qui se dressent devant eux et leur potentielle nouvelle méthode de détection en temps réel des séismes.