Une nouvelle étude révèle le fossé grandissant qui sépare les CEO de leurs travailleurs. Les grands patrons gagnent aujourd’hui en moyenne 320 fois ce que gagnent leurs salariés. En 1965, c’était 21 fois.
Alors que de plus en plus d’économistes, peu importe leur orientation politique, se demandent où va le capitalisme, une nouvelle étude devrait donner du grain à moudre à ses détracteurs.
L’Economic Policy Institute (EPI) a mené l’enquête sur 350 grandes entreprises. Ils ont analysé les rémunérations 2019 de leur CEO et les ont comparés dans le temps avec celles des salariés.
Accrochez-vous. Aux États-Unis, la rémunération moyenne des grands patrons de ces 350 entreprises était de 21,3 millions de dollars annuels. Soit une hausse de 14% par rapport à l’année dernière, et de 1.167% par rapport à 1978. Un travailleur moyen gagnait lui 67.000 dollars par an en 2019. C »est une hausse de 13,7% par rapport à 1978. Les hauts cadres s’en sortent bien avec une progression de 337%.
L’écart devient un véritable gouffre à travers les décennies. La rémunération était 21e fois plus importante en 1965, 61e fois en 1989, pour arriver à 320 fois en 2019.
Portefeuille d’actions
Il faut toutefois indiquer qu’il ne s’agit pas seulement de la rémunération-salaire. Sont comprises dans le calcul, les actions que détiennent grands patrons et les travailleurs.
Ce qui signifie que les rémunérations de ceux qui détiennent beaucoup d’actions (les grands CEO) ont suivi la progression des marchés. Des marchés de plus en plus détachés de l’économie réelle comme nous l’avons de nombreuses fois démontré sur Business AM.
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La différence a déjà été plus grande dans l’histoire. C’était en 2000 au moment de la bulle Internet. L’écart était alors d’un facteur 393. Mais 2019 marque le différentiel le plus important depuis cette date.