À partir de demain après-midi, la Vivaldi se réunit pour discuter du grand dossier de la réforme fiscale. D’un point de vue politique, la question est simple : combien restera-t-il de l’ambition du ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V), qui est de 5,6 milliards d’euros. L’opération vise à diminuer la charge sur le travail pour la faire porter ailleurs.
- Il est déjà clair qu’il n’y aura pas d’accord ce week-end : la pression baisse donc d’un cran. Il y a encore trop de questions, notamment sur les effets de retour de la réforme. Ceux-ci permettraient, en tout cas, c’est la volonté du ministre des Finances, de faire passer le statut de la réforme fiscale d’un « tax shift » à un « tax down ». Ensuite, il y a le dossier épineux de la compensation aux entités fédérées, sans oublier les sensibilités de chaque parti. Mais tout le monde le sait déjà : il y aura forcément des perdants dans cette réforme.
- Pour éviter les tabous des 7 partis autour de la table, la grande question est de savoir si cette réforme fiscale ne sera pas vidée de sa substance.
- Sans oublier l’offensive finale des employeurs, qui se plaignent de devoir « payer l’addition ». Ni la FEB ni le Voka flamand ne sont satisfaits de la réforme telle qu’elle est présentée : entre autres, les avantages fiscaux pour la recherche disparaissent, en plus de toutes sortes d’avantages extralégaux qui permettent aux employeurs de rémunérer leurs employés de manière alternative. Ils préfèrent une « petite » réforme d’environ 1,5 milliard d’euros.
- L’Unizo, les représentants des indépendants flamands, voient les choses différemment. Ils veulent une grande opération, en argumentant que les employés ne ressentent tout simplement pas assez l’effet net sur leur fiche de paie lors d’une indexation des salaires.
- Selon le ministre des Finances, la baisse de l’impôt sur les revenus des personnes physiques (IPP) permettrait au travailleur moyen de récupérer au moins 835 euros nets par an.
- Au niveau des partis, un très grand point de discorde semble être l’augmentation de la TVA. Dans les faits, les TVA réduites de 6% et 12% seront harmonisées à 9%. Mais au total, sur la balance, c’est une augmentation. Cela va à l’encontre du mantra des socialistes concernant le « pouvoir d’achat », et c’est également un sujet très sensible pour le MR, qui a fait la promesse de n’augmenter aucune taxe. Ces derniers continuent aussi à exiger une réforme du marché du travail, en limitant par exemple le chômage dans le temps. Imbuvable pour les socialistes. Ce désaccord entre socialistes et libéraux pourrait faire exploser le tout, ou en tout cas, faire aboutir une réforme au plus petit dénominateur commun.