Deliveroo va proposer une formation controversée à ses livreurs au Royaume-Uni

Les livreurs de Deliveroo au Royaume-Uni vont pouvoir suivre, sur base volontaire, une formation pour reconnaître les signes de harcèlement de rue, d’esclavage moderne ou encore de trafic d’êtres humains, rapporte le site de la BBC.

Le service de livraison de repas Deliveroo s’associe à Neighbourhood Watch, un système de surveillance de voisinage, pour former ses coursiers à la surveillance des délits: violences domestiques, harcèlement de rue, trafics de drogue, etc. Une formation qui s’inscrit dans les plans de l’entreprise qui vise à faire de son réseau ‘une force en faveur du bien’.

‘Les coursiers ont rempli un rôle essentiel pendant la pandémie et peuvent tirer profit de cette expérience pour repérer toute préoccupation dans les quartiers dans lesquels ils travaillent et vivent’, explique à la BBC Will Shu, le fondateur de Deliveroo.

Agression verbale ou physique envers les coursiers

Si à certains égards, l’idée peut sembler séduisante, elle est pourtant loin de faire l’unanimité. Et ce, d’autant plus que les conditions de travail des livreurs de services comme Deliveroo font déjà régulièrement l’objet de critiques.

Le média britannique cite notamment les chiffres du Syndicat britannique des travailleurs indépendants (IWGB) selon lesquels plus de 8 coursiers sur 10 ne se sentent pas en sécurité pendant leur travail et ont déjà été victimes d’agression verbale ou physique. ‘Souvent, lorsque les coursiers signalent des incidents à Deliveroo et à d’autres sociétés de livraison, la première question porte sur le bien-être du colis, et non sur celui de l’être humain qui le livre’, déplore également un membre du syndicat auprès du média britannique.

‘Un quasi-service de police privatisé’

Selon Jake Hurfurt, qui travaille pour l’organisme de défense des libertés civiles et la protection de la vie privée Big Brother Watch, ce programme risque par ailleurs de créer un ‘quasi-service de police privatisé’ comptant dans ses rangs ‘une armée de fouineurs mal formés’.

Il résume la situation en jugeant l’initiative ‘mauvaise pour les travailleurs, mauvaise pour les communautés et mauvaise pour la réputation de l’entreprise.’

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