Dans moins de 10 ans, l’Europe sera capable de prédire les prochaines catastrophes naturelles

Connaitre l’arrivée d’un événement météorologique de grande ampleur, comme la tempête Filomena qui a recouvert de neige Espagne la semaine dernière, peut nous aider à mieux nous préparer. L’Agence spatiale européenne (ESA) y travaille avec son programme Destination Earth.

L’Europe a déjà lancé 16 satellites en orbite et plus d’une trentaine sont en préparation. Le but est de surveiller les moindres changements météorologiques pour prévoir les plus gros événements. Et c’est un travail de plus en plus difficile. Le réchauffement climatique perturbe totalement les schémas habituels et la météo devient imprévisible.

En novembre dernier, par exemple, l’ESA a envoyé un satellite capable de surveiller les changements de niveau de la mer au millimètre près. D’autres outils surveilleront également les courants d’eau douce ou le niveau des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. À force d’amélioration, il sera possible de surveiller des changements à l’échelle du kilomètre — alors qu’aujourd’hui les changements sont visionnés sur une surface minimale de 10 km².

Horizon 2028

De meilleurs outils satellitaires ne suffisent pas pour améliorer les prédictions météorologiques. L’ESA travaille en même temps sur des intelligences artificielles et des supercalculateurs. Ces nouvelles machines peuvent prendre en compte un plus grand volume de données. Selon Josef Aschbacher, qui deviendra le directeur général de l’ESA cette année, les installations devraient être prêtes pour 2028.

L’Europe peut être fière du programme Destination Earth. Les Américains de la NASA se sont concentrés sur d’autres objectifs comme l’exploration lointaine de l’espace ou une force militaire spatiale. Alors que les simulations terrestres sont une idée de l’ancien vice-président Al Gore, c’est actuellement l’Europe qui se trouve à la pointe de ces technologies.

Aspects pratiques

Le programme Destination Earth devrait avoir de réels impacts sur la vie des citoyens européens. D’une part, il doit aider à prévoir les gros événements météorologiques. Les autorités concernées auront alors un peu de temps pour se préparer aux intempéries.

Mais d’autre part, les données seront directement accessibles aux personnes qui le souhaitent. De cette manière, un agriculteur va pouvoir définir à long terme la météo et mieux s’organiser pour profiter de la meilleure récolte possible. Les scientifiques européens travaillent pour cela à des indices climatiques faciles à lire pour les citoyens qui ne sont pas spécialisés dans ce domaine, explique Bloomberg.

Une autre utilité de ces données se trouve dans le monde financier. Aujourd’hui, il est difficile de prendre en compte la météo dans les investissements à long terme. Les modèles ne sont pas assez développés pour prédire les gros événements qui vont perturber l’économie, comme la tempête Filomena. Et les plus petites prévisions ne sont également pas assez détaillées. Les projections à plusieurs semaines du programme de l’ESA devraient aider les entreprises à mieux calibrer leurs investissements.

Plus