Culture de la peur et silence forcé: les employés de Facebook n’en peuvent plus

Les employés de Facebook en Europe et aux États-Unis demandent au réseau social de mettre fin aux clauses de non-divulgation qui découragent les gens de s’exprimer sur les conditions de travail dans l’entreprise.

« Les accords de confidentialité et les sessions de formation que Facebook nous oblige à signer et à suivre ne se limitent pas, comme Facebook le suggère, aux « données des utilisateurs » et aux « informations personnelles », a écrit groupe de modérateurs de contenu dans une lettre ouverte. Ce sont eux qui jugent quels messages sont autorisés ou non sur la plateforme.

Les auteurs accusent la société de les traiter injustement et de rendre leur travail dangereux. Ils ont trois exigences. « Malgré tous les efforts de l’entreprise pour nous faire taire, nous vous écrivons pour exiger que la culture de la peur et du secret excessif au sein de l’entreprise prenne fin aujourd’hui. Aucun accord de confidentialité ne peut légalement nous empêcher de parler de nos conditions de travail. »

La deuxième demande est que Facebook fournisse une aide psychologique adéquate à tous ses modérateurs, qui voient des messages non filtrés et donc horribles. « Le soutien en matière de santé mentale qui nous est offert est terriblement inadéquat », écrivent les employés de Facebook. « Nous avons besoin d’un accès régulier, durable et soutenu à des psychiatres et des psychologues cliniciens. Les appels téléphoniques ponctuels ou l’accès à des coaches en matière d’aide sociale sont insuffisants. »

Dommages psychologiques

En mai, un porte-parole de Facebook a admis que le contenu que les modérateurs approuvent « peut parfois être dur ». C’est un euphémisme, affirment les auteurs. « Le contenu est psychologiquement dommageable », peut-on lire dans leur lettre. « Imaginez que vous regardez des heures de contenu violent ou d’abus d’enfants en ligne dans le cadre de votre travail quotidien. Vous ne pouvez pas en sortir indemne. Ce travail ne doit pas nous coûter notre santé mentale. »

Enfin, les auteurs souhaitent que Facebook cesse de faire une distinction entre les employés internes et externes.

« Facebook a écrit dans une lettre au Parlement irlandais que le travail des modérateurs internes est plus complexe que celui des modérateurs externes. C’est trompeur. Le travail des modérateurs externes est tout aussi complexe que celui des modérateurs internes. Cette distinction doit cesser aujourd’hui », concluent-ils.

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