Credit Suisse accusé d’entrave à l’enquête sur les comptes bancaires nazis

Le Sénat américain accuse Credit Suisse, la banque helvétique rachetée par UBS le mois dernier, d’avoir fait obstruction à une enquête sur le soutien historique apporté aux nazis. L’institution financière aurait omis de divulguer certains comptes ayant appartenu à des nazis.

Pourquoi est-ce important ?

Ces allégations sont une mauvaise nouvelle pour UBS. En effet, la première banque suisse a racheté Credit Suisse le mois dernier afin d'éviter l'effondrement de cette institution financière, considérée comme une banque systémique pour le pays. Cette acquisition a été réalisée dans le cadre d'une procédure d'urgence, ce qui n'a donné à UBS que très peu de temps pour évaluer les risques de cette acquisition.

Les détails : les allégations sont liées à une enquête interne lancée après que le Centre Simon Wiesenthal, une organisation juive internationale de défense des droits de l’homme, a informé Credit Suisse en 2020 qu’il disposait de nouvelles informations sur des comptes liés aux nazis. C’est ce que rapporte l’agence de presse Bloomberg.

  • Selon la commission budgétaire du Sénat américain, la banque suisse a accepté de lancer une enquête, mais a établi un champ d’application inutilement rigide et limité. En outre, Credit Suisse aurait refusé de suivre de nouvelles pistes et l’institution financière aurait mis fin à sa coopération avec le médiateur indépendant (Neil Barofsky) chargé de superviser l’enquête.
  • Les rapports obtenus par la commission des budgets montrent que Credit Suisse aurait détenu des comptes d’au moins 99 personnes associées au nazisme. L’existence de la plupart de ces comptes n’était pas encore connue. Certains comptes bancaires étaient encore utilisés jusqu’à récemment.
    « Lorsqu’il s’agit d’enquêter sur des affaires liées aux nazis, une justice équitable exige que nous ne négligions aucune piste », a déclaré le sénateur Chuck Grassley dans le communiqué. « Jusqu’à présent, Credit Suisse n’a pas respecté cette norme.

Credit Suisse nie

Réponse : dans une déclaration publiée sur son site Internet, Credit Suisse a fait savoir que l’enquête ne confirmait pas les principales allégations du Centre Simon Wiesenthal et que le rapport de Barofsky contenait « de nombreuses erreurs factuelles, des déclarations trompeuses et gratuites et des affirmations non fondées basées sur une compréhension incomplète des faits ».

Rappel : il y a 25 ans, Credit Suisse et UBS ont conclu un accord de 1,25 milliard de dollars avec les victimes de l’Holocauste.

  • Ce règlement est intervenu parce que les deux grandes banques n’avaient pas restitué des actifs aux survivants du génocide hitlérien et aux héritiers des victimes. L’accord incluait également des réclamations de victimes dont les avoirs avaient été saisis par les nazis et placés sur des comptes en Suisse.

MB

Plus