Le président de Credit Suisse présente ses excuses pour avoir échoué à enrayer la crise : « La banque ne pouvait pas être sauvée »

Ce mea culpa public intervient alors que les actionnaires confrontent les dirigeants au sujet du rachat historique par le grand rival UBS, pour lequel les actionnaires n’ont pas eu leur mot à dire.

Dans l’actu : Les déclarations du président de Credit Suisse, Axel Lehmann, aux actionnaires lors de l’assemblée annuelle des actionnaires à Zurich.

  • Il a présenté ses excuses pour n’avoir pas réussi à enrayer la perte de confiance dans la banque qui, selon lui, s’était installée bien avant qu’il n’en prenne la direction en janvier 2022, rapporte Bloomberg.
  • « Nous n’avons pas réussi à endiguer l’impact des scandales hérités du passé et à contrer les titres négatifs de la presse par des faits positifs. » En fin de compte, « la banque ne pouvait pas être sauvée », a-t-il ajouté.
  • « Nous voulions consacrer toute notre énergie et tous nos efforts à renverser la situation et à remettre la banque sur les rails. Je regrette que nous n’ayons pas eu le temps de le faire et qu’au cours de cette semaine fatidique de mars, nos plans aient été perturbés. J’en suis sincèrement désolé », a-t-il encore admis.

Important : Cette assemblée est la première occasion depuis des années pour les investisseurs de confronter la direction.

  • Avant la réunion, les actionnaires ont déjà exprimé leur mécontentement à l’égard du conseil d’administration et de la direction de la banque.
    • Des manifestants se sont rassemblés à l’extérieur de la salle où s’est tenue la réunion, certains érigeant un bateau chaviré pour illustrer la disparition de la banque, rapporte Reuters.
  • En cause, notamment : l’accord de rachat avait été conclu sans l’approbation des actionnaires de Credit Suisse ni d’UBS.
    • Le gouvernement suisse avait cité un article de la constitution qui l’autorise à promulguer des ordonnances temporaires « pour contrer des menaces existantes ou imminentes de graves perturbations de l’ordre public ou de la sécurité intérieure ou extérieure ».
    • Selon la banque centrale suisse, Credit Suisse était menacé de « faillite imminente » s’il n’avait pas été vendu à UBS.
    • Sans ce rachat, il est « très, très probable qu’une crise financière se serait produite en Suisse et dans le monde entier« , a déclaré Martin Schlegel, vice-président de la Banque nationale suisse, à la chaîne de télévision SRF.
  • À l’assemblée, la société de conseil aux actionnaires Ethos a dénoncé « l’avidité et l’incompétence de ses dirigeants » ainsi que les rémunérations qui ont atteint « des sommets inimaginables ».
    • « Les actionnaires ont perdu des sommes considérables et des milliers d’emplois sont menacés » par le rachat, a-t-elle affirmé.
  • Pour calmer les ardeurs des actionnaires, le président Alex Lehmann a assuré que cinq membres du conseil d’administration ne se représenteront pas.

La chute de Credit Suisse a fait passer un message : les avoirs des épargnants sont plus importants que les investissements des actionnaires, notamment les détenteurs d’obligation AT1. L’image de la Suisse comme centre de la finance a pris un sacré coup.

Le contexte : Plusieurs causes sont à l’origine de la chute de Credit Suisse.

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