L’Organisation Mondiale de la Santé a estimé jeudi soir qu’il était ‘trop tôt’ pour déclarer l’urgence internationale face au coronavirus. Le bilan est passé à 830 cas recensés et 26 morts en Chine, avec deux premiers décès hors de l’épicentre du virus, Wuhan.
‘Ne vous y trompez pas, c’est une urgence en Chine. Mais ce n’est pas encore une urgence sanitaire mondiale. Cela pourrait le devenir’, a déclaré lors d’une conférence de presse le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Après deux jours de discussions sur le sujet, l’OMS a tranché et tenu à rassurer. ‘Aucune preuve’ d’une transmission entre humains en dehors de la Chine n’a pour l’heure été détectée, rapporte l’organisation.
‘Nous savons qu’il existe une transmission interhumaine en Chine, mais pour l’instant elle semble être limitée à des groupes familiaux et à des travailleurs de la santé qui s’occupent des patients infectés. Pour l’instant, il n’y a aucune preuve de transmission interhumaine en dehors de la Chine, mais cela ne veut pas dire que cela n’arrivera pas’, a-t-il encore expliqué.
Le directeur de l’OMS a également dit espérer que les mesures prises par la Chine dans certaines villes seront ‘à la fois efficaces et de courte durée’. Les villes de Wuhan, où le virus s’est déclaré, Huanggang, Ezhou, Chiba et Xianning sont confinées pour tenter d’endiguer l’épidémie. Pékin a aussi annoncé fermer sa célèbre Cité interdite et annuler les festivités du Nouvel An lunaire, qui commence ce vendredi 24 janvier. Le parc Disney de Shanghai sera également fermé à partir de samedi. Pour l’instant, au moins 10 villes de la province chinoise centrale (60 millions d’habitants) imposent des restrictions de voyage.
Deux morts en dehors de Wuhan
La commission nationale de la santé en Chine a relevé le bilan à 26 morts et 830 cas. Ce vendredi, le pays a confirmé qu’un deuxième décès est survenu en dehors de Wuhan, à Heilongjiang, une province frontalière de la Russie à plus de 1.800 km de l’épicentre du virus. L’autre cas concerne le Hebei, la province qui entoure Pékin, indique LCI.
L’institution a ajouté que les autorités examinaient par ailleurs 1.072 cas suspectés de faire partie de cette épidémie. Des premiers cas au Vietnam, à Singapour, en Arabie saoudite et à Hong Kong ont également été détecté. Aux États-Unis, un second cas suspect est examiné, concernant cette fois un étudiant de l’université A&M du Texas qui s’était rendu à Wuhan.
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Des tests dans les hôpitaux en France
En France, la panique n’était pas loin hier lorsque des rumeurs d’un cas suspect ont commencé à faire du bruit. Mais la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en a sûrement rassuré beaucoup en indiquant que ‘deux cas ont été investigués, mais se sont avérés négatifs’.
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Agnès Buzyn en a aussi profité pour annoncer qu’un test de diagnostic rapide sera disponible dans les hôpitaux français dès la semaine prochaine. Ce dernier, établi à partir des informations fournies par les autorités chinoises, permet en quelques heures de savoir si la personne est porteuse du nouveau coronavirus, indique le Huffington Post. Elle a aussi enjoint les Français à contacter le 15 en cas de suspicion, lequel se chargera d’envoyer une équipe et de gérer le cas.
Des risques à l’aéroport de Liège?
Certains pourraient également s’effrayer des risques que présentent l’aéroport de Liège, ‘porte d’entrée’ des touristes chinois, où un peu plus de 900 vols par semaine ont lieu entre une dizaine de villes chinoises.
‘Nous avions une liaison avec Wuhan jusqu’au mois de juillet dernier. Donc, ça fait à peu près 6 mois que cette liaison est terminée’, indique à la RTBF Christian Delcourt, porte-parole de l’aéroport de Bierset. De plus, ce sont bien des marchandises qui transitent entre Liège et la Chine par avion (et par train), alors que le virus se transmet d’homme à homme. Trois lignes de trains de marchandises relient également chaque semaine Liège à deux grandes villes chinoises… dont la plus proche se situe à 500 km de Wuhan.
Pas de panique donc, pour l’instant. Si inquiétude il devait y avoir, l’aéroport de Liège possède un plan d’urgence, mis à jour en mai dernier. Et puis, si l’épidémie devenait mondiale, ce sont les institutions fédérales qui prendraient la main.
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