Les deux pays qui avaient ouvertement misé sur l’immunité collective sont en train d’effectuer un virage à 180 degrés. C’est vrai depuis un certain temps pour le Royaume-Uni, qui vient d’adopter un lockdown à la belge. Ce sera sans doute confirmé aux Pays-Bas dans quelques jours.
L’immunité collective est une stratégie risquée. Si à long terme, elle pourrait faire preuve d’une certaine efficacité, les morts se comptent dès aujourd’hui, et les prévisions des scientifiques sont pour le moins alarmistes.
Sous pression, le Premier ministre britannique Boris Johnson a dû faire marche arrière. Après la fermeture des bars et autres lieux récréatifs, il a dû se résoudre à placer sa population en confinement. Un confinement qui ressemble beaucoup à la situation belge: seuls les magasins essentiels resteront ouverts, les rassemblements à plus de deux personnes sont prohibés, mais les Britanniques peuvent continuer à travailler pour autant qu’ils pratiquent le télétravail.
‘Restez chez vous’, est désormais le mot d’ordre, avec amendes à la clé en cas de non-respect. Le tout durera au moins 3 semaines. Le 23 mars, le Royaume-Uni comptait 6.650 cas (8.675 en France) pour plus de 300 morts.
Les Pays-Bas, les prochains?
Aux Pays-Bas, la stratégie de l’immunité collective a été carrément soutenue par le Premier ministre Mark Rutte, à condition que le virus se propage lentement. C’est dans cette optique que l’interdiction de rassemblement a été prolongée lundi jusqu’au 1er juin.
‘Cela frappera durement certains… mais nous n’avons pas le choix’, a déclaré lors d’une conférence de presse le ministre néerlandais de la Justice Ferd Grapperhaus. Le Premier ministre a déjà prévenu que la prochaine étape serait le confinement: ‘J’espère que ce ne sera pas nécessaire,’ a-t-il expliqué en s’adressant à sa population.
Pour l’heure, selon les derniers comptages des autorités, les Pays-Bas recensent 4.759 cas pour 213 décès. A titre de comparaison, la Belgique en est à 3.743 cas pour un total de 88 décès.
Notre pays a d’ailleurs décidé de fermer ses frontières aux touristes la semaine dernière, observant des stratégies différentes.