La valeur des exportations australiennes vers la Chine a augmenté de 24% par rapport à l’année dernière, pour atteindre plus de 180 milliards de dollars australiens (135 milliards de dollars). C’est ce que révèlent les dernières données du mois d’août, présentées dans un rapport du cabinet d’études Oxford Economics. C’est remarquable, étant donné que l’Australie et la Chine ne sont pas les meilleurs amis du monde, et que leurs relations se sont encore un peu plus empoisonnées avec la pandémie de coronavirus.
Conflit commercial, vraiment ? Les exportations australiennes vers la Chine en hausse, malgré toutes les frictions
Pourquoi est-ce important ?
Les relations entre l'Australie et la Chine se sont fortement détériorées l'année dernière après que l'Australie a soutenu l'appel à une enquête mondiale sur la gestion par Pékin de l'épidémie initiale de Covid-19. Il s'agit donc là d'une étude de cas très intéressante pour voir si leurs relations se sont réellement détériorées.Les tensions entre les deux pays ont conduit à des sanctions chinoises contre les produits australiens. Ces mesures vont de l’imposition de droits d’importation à l’imposition d’autres interdictions et restrictions – touchant des produits australiens tels que l’orge, le vin, le bœuf, le coton et le charbon.
« Des relations commerciales de plus en plus fragiles »
« La relation commerciale de plus en plus fragile entre l’Australie et la Chine a été un risque clé pour les perspectives au cours de l’année dernière », note Sean Langcake, économiste en chef chez Oxford Economics, auprès de CNBC. « Des barrières commerciales sur certains produits en provenance d’Australie ont été mises en place et n’ont cessé de s’intensifier au fur et à mesure que les tensions diplomatiques augmentaient. »
Mais, malgré tout, les exportations australiennes vers la Chine ont résisté » remarquablement bien « , constate le cabinet d’études., dans une note datée du 22 octobre.
Les données mensuelles montrent que les exportations australiennes vers la Chine ont atteint un niveau record de 19,4 milliards de dollars australiens en juillet, soit une augmentation de 72% par rapport à l’année précédente, rapporte l’agence de presse Reuters.
L’Australie est l’un des rares pays développés à bénéficier d’un excédent commercial avec la Chine, son principal partenaire commercial.
Minerai de fer
Bien que les chiffres des exportations globales affichent un bond, cette augmentation est principalement attribuée au minerai de fer – une matière première pour laquelle la Chine est fortement dépendante de l’Australie.
« Les prix record du minerai de fer et la forte demande de matières premières pour la production d’acier en Chine expliquent en grande partie cette vigueur », détaille M. Langcake.
Sans le minerai de fer, les exportations vers la Chine dans la plupart des catégories autres que l’exploitation minière ont diminué cette année, souligne l’étude d’Oxford Economics. Sans surprise, les produits de base les plus durement touchés sont aussi ceux que la Chine a ciblés.
Tendance brisée
Au sein des exportations alimentaires, certains produits ne se sont pas moins bien exportés. La viande et les produits d’animaux vivants restent « stables » et sont acheminés vers la Chine malgré les restrictions, note M. Langcake.
Les produits les plus durement touchés sont le bois, les fruits de mer, les boissons, les huiles comestibles, le charbon, les textiles, les chaussures, les céréales et le sucre.
Les responsables du gouvernement australien ont pris la Chine à partie au sujet des sanctions commerciales. Dans une déclaration adressée à l’Organisation mondiale du commerce (OMS) la semaine dernière, l’Australie a déclaré : « La Chine affirme que ces actions reflètent des considérations commerciales légitimes ; cependant, de plus en plus d’informations montrent que les actions de la Chine sont motivées par des considérations politiques. »
Mardi, selon Reuters, l’OMC a indiqué qu’elle avait accepté de mettre en place un groupe spécial pour enquêter sur les droits de douane chinois sur le vin australien importé.