Les investisseurs du monde entier comptaient sur un retour de la croissance rapide chinoise pour engranger des bénéfices. Problème : celle-ci ne vient pas, malgré les efforts du gouvernement de Pékin pour remettre une pièce dans la machine. Et donc les investisseurs retirent leurs billes, estimant qu’elles seraient mieux ailleurs.
Dans l’actualité : sept mois après un afflux boursier massif sur le marché boursier chinois, c’est la débandade. Plus de 75% de l’argent étranger investi dans les bourses chinoises se sont évaporés. Cela représente plus de 25 milliards de dollars d’actions, décompte le Financial Times.
- Après un tel recul, les achats nets par les investisseurs étrangers sur les bourses chinoises pourraient bien tomber au plus bas depuis 2015. Soit la première année complète du programme Stock Connect, qui relie les marchés de Hong Kong et de la Chine continentale, rappelle le quotidien économique.
- La raison en est simple : les investisseurs ne voient pas le retour sur investissement arriver. Alors que les autres marchés asiatiques, au Japon ou en Corée du Sud, performent bien mieux.
- Le charme chinois de mars 2023, quand le Politburo du Parti communiste promettait au moins 5% de croissance du PIB, ne joue plus.
Des actions chinoises qui ne rapportent pas
« Qu’est-ce qui convainc un gestionnaire de portefeuille qui gère un fonds de 1 milliard de dollars de remettre 10 % de cela en Chine ? La réponse, ce sont des chiffres de croissance à long terme suffisamment bons – si vous ne pouvez pas obtenir cela, les investisseurs ne s’y rendront pas. »
Un responsable du bureau de négociation à Hong Kong qui s’est confié au Financial Times
Les investisseurs espéraient plus de soutien du régime chinois, en particulier pour le secteur immobilier. Mais celui-ci vacille à nouveau, malgré les efforts pour l’assainir. Des actions chinoises autrefois très populaires, qui ne valent plus grand-chose.
- À la fois cause et conséquence : les marchés concurrents se portent bien mieux, et attirent bien plus de flux financiers. Les entrées nettes de liquidité sont estimées à 12,3 milliards de dollars pour l’Inde, et 6,4 milliards pour la Corée du Sud, selon les prédictions de Goldman Sachs. Des marchés qui n’avaient en général pas connu de tels engouements depuis longtemps.
- Les analystes s’accordent à dire que la Chine fera mieux en 2024. Mais les gains à espérer sur l’année prochaine varient beaucoup, selon les estimations. Morgan Stanley prévoit une hausse de 7,5%, tandis que les analystes de Goldman Sachs ont récemment prévu que le CSI 300 terminera l’année prochaine en hausse d’environ 17%. Si toutefois Pékin arrive à réveiller sa machine économique.