Des chiffres récents de la Banque centrale européenne (BCE) montrent que les Belges ont environ 11 milliards d’euros dans des comptes à l’étranger au sein de la zone euro. Dans certains pays, les épargnants bénéficient de taux plus attractifs qu’en Belgique. Mais est-il facile d’ouvrir un compte épargne à l’étranger ?
Contexte : selon Raisin, une plateforme sur laquelle vous pouvez comparer les taux d’épargne à l’étranger, il existe des banques en Lettonie et au Portugal, entre autres, qui proposent des comptes épargne avec un taux de 4% ou plus.
- Le comparatif de Raisin montre que Rietumu propose le compte épargne commercial le plus lucratif d’Europe. En plaçant son argent dans cette banque lettone, on profite d’un taux de 4,35%.
- Dans notre pays, la formule la plus lucrative – le compte épargne Step Up de Beobank – offre un taux de 3,1%. Vous pouvez mettre de côté au maximum 750 euros par mois.
À noter : en France, certaines formules d’épargne sont plus lucratives. Cela concerne les comptes épargne du gouvernement.
- Le projet de loi LEP (livret d’épargne populaire) attire l’attention. Il rapporte pas moins de 6%.
- Comme les autres comptes épargne du gouvernement français, il est réservé aux résidents français. Le LEP a été créé spécifiquement pour les personnes ayant un revenu limité. Par exemple, un Français célibataire ne peut pas gagner plus de 21.393 euros par an pour pouvoir en profiter.
Ce que vous devez savoir si vous songez à ouvrir un compte épargne à l’étranger
Le problème : pour de nombreux épargnants, il peut être tentant d’ouvrir un compte épargne à l’étranger. Mais il y a quelques pièges.
- Une bonne nouvelle, d’abord : l’épargne à l’étranger, tout comme les dépôts en Belgique, est protégée par le système de garantie des dépôts à hauteur (au moins) de 100.000 euros par personne et par établissement financier. Cela a été déterminé au niveau européen. Les États membres sont libres de faire grimper cette protection.
- En raison de la fiscalité belge, les comptes épargne étrangers sont moins lucratifs. Dans notre pays, le fisc travaille avec un régime favorable aux comptes épargne réglementés. Vous n’avez pas à payer d’impôts sur les 980 premiers euros d’intérêts. Le fisc prélève un précompte mobilier de 15% sur tout ce qui dépasse ce plafond. Il s’agit d’un taux avantageux, car dans notre pays, vous devez normalement payer 30% d’impôts sur les revenus du capital.
- Et c’est là que le bât blesse. Presque tous les comptes épargne étrangers ne répondent pas aux exigences belges d’un compte épargne réglementé, notamment un intérêt total composé d’une prime de fidélité et d’un intérêt de base. Cela signifie que les épargnants doivent payer une retenue à la source de 30%. Ce qui réduit considérablement le rendement. L’Europe a déjà réprimandé plusieurs fois notre pays pour cela. La discrimination à l’encontre des comptes d’épargne étrangers a ainsi déjà été condamnée à deux reprises par la Cour de Justice européenne, en 2013 et 2017.
- Attention : si la banque ne collecte pas pour vous le précompte mobilier belge (ce qui est généralement le cas), vous devez déclarer vous-même le revenu imposable dans votre déclaration d’impôts.
- Aussi : s’il n’y a pas de traité entre la Belgique et l’autre pays, vous devrez peut-être payer des impôts deux fois.
- Au sein de l’UE, il existe une libre circulation des capitaux, ce qui signifie en théorie que vous pouvez ouvrir un compte épargne dans n’importe quelle banque d’un État membre. Cependant, de nombreuses institutions n’acceptent que les résidents de leur pays comme clients en raison des complications liées au processus d’acceptation des non-résidents.
(OD)
