Un compromis sur l’énergie nucléaire est atteint lors des négociations de l’UE sur le climat


Principaux renseignements

  • L’UE a défini sa position de négociation pour la COP29.
  • L’objectif principal est d’élargir le cercle des pays donateurs contribuant au financement international de la lutte contre le changement climatique.
  • Un compromis a été trouvé concernant l’énergie nucléaire, celle-ci étant reconnue comme l’une des nombreuses options de décarbonisation aux côtés des énergies renouvelables.

Les États membres de l’UE ont défini lundi leur position de négociation en vue de la prochaine conférence des Nations unies sur le climat (COP29). Les discussions ont été marquées par des désaccords sur le rôle de l’énergie nucléaire, qui ont finalement abouti à un compromis favorisant la position de l’Allemagne.

L’objectif principal de l’Europe à la COP29 est d’élargir le cercle des pays donateurs contribuant au financement international de la lutte contre le changement climatique. Ce changement intervient après trois décennies au cours desquelles les nations industrialisées ont assumé seules cette responsabilité. L’UE propose désormais que les pays riches et fortement émetteurs, tels que la Chine et les États du Golfe, contribuent également au financement de la lutte contre le changement climatique.

La position de l’UE sur l’énergie nucléaire

Lors du Conseil « Environnement » qui s’est tenu à Luxembourg, les États membres de l’UE ont formulé leur position officielle de négociation pour la COP29, qui englobe plusieurs points clés :

1) Ils réitèrent leur soutien à l’accord de la COP28 sur la transition vers l’abandon des combustibles fossiles.
2) Le rôle de l’énergie nucléaire a suscité un débat, la France plaidant pour son inclusion en tant qu’option de décarbonisation aux côtés des énergies renouvelables privilégiées par l’Allemagne et d’autres nations antinucléaires. En fin de compte, ils se sont mis d’accord sur une formulation reflétant l’accord de la COP28, reconnaissant l’énergie nucléaire comme une option parmi d’autres.
3) Les pays de l’UE demandent un nouvel objectif de financement de la lutte contre le changement climatique (NCQG) qui soit à la fois réalisable et approprié. Selon Wopke Hoekstra, commissaire européen chargé du climat, il est essentiel d’élargir le cercle des donateurs pour atteindre cet objectif ambitieux. Il a insisté sur le fait que les nations capables de contribuer doivent se manifester, et que les nations en développement/émergentes qui contribuent actuellement doivent divulguer leur engagement financier pour plus de transparence.

Défis et critiques

Tout en cherchant à élargir le cercle des donateurs, l’UE s’est abstenue de spécifier une contribution numérique au NCQG. Elle affirme que cette stratégie évite de compromettre son objectif d’élargir le cercle des donateurs en s’engageant prématurément sur une somme spécifique. Cependant, Climate Action Network Europe (CAN Europe) critique cette approche comme inefficace et appelle à une stratégie claire pour attirer de nouveaux donateurs et établir la responsabilité première de l’UE dans le financement climatique.

Paysage géopolitique et contraintes budgétaires

Le paysage géopolitique actuel et les situations budgétaires difficiles dans les principaux États membres de l’UE constituent des obstacles à la réalisation d’objectifs ambitieux en matière de financement de la lutte contre le changement climatique. Si le commissaire Hoekstra apporte son expérience aux négociations, l’ambition limitée de la présidence hongroise du Conseil complique encore les choses, en mettant la pression sur des États membres financièrement éprouvés pendant les négociations.

Perspectives d’avenir

Malgré les défis, CAN Europe espère que l’UE développera une stratégie globale d’ici la COP29, soulignant son engagement en faveur du financement climatique par le biais de fonds publics et de banques de développement. Ils suggèrent également que si l’UE assouplit sa position sur l’élargissement du cercle des donateurs, d’autres nations pourraient être plus disposées à divulguer leurs contributions, ouvrant potentiellement la voie à une expansion à long terme de la base des donateurs.

Conclusion

Le commissaire Hoekstra a souligné l’engagement de l’UE à veiller à ce que davantage de fonds provenant de sources publiques et privées parviennent aux pays vulnérables. Toutefois, le succès reste incertain en raison de facteurs géopolitiques complexes et de positions divergentes entre les pays participant à la COP. L’échec d’une COP comme celle de Copenhague en 2009 nuirait considérablement à l’image de l’UE, surtout si l’on tient compte de la sensibilisation et de l’inquiétude de l’opinion publique européenne à l’égard du changement climatique.

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