Comment expliquer la disparité des taux de vaccination à Bruxelles ? ‘Le facteur religieux peut jouer un rôle, mais c’est une explication trop facile’

Saint-Josse-Ten-Node est la commune la pauvre du pays, et aussi la plus densément peuplée de Bruxelles. Elle affiche un taux de vaccination largement inférieur aux communes du nord de Bruxelles ou aux communes les plus riches. Depuis plusieurs jours, le débat fait rage pour en trouver l’explication. Un facteur religieux, communautaire ou encore économique ? Sans doute les trois.

Il n’y a pas photo: quand 52% des plus de 65 ans ont été vaccinés à Saint-Josse-Ten-Noode, ils sont 73% à Ganshoren voire même 80% à Woluwe-Saint-Pierre.

Cocom.

Emir Kir, bourgmestre de Saint-Josse, a tenté d’expliquer une telle disparité ce matin sur La Première. Selon lui, le premier facteur est avant tout socio-économique:

‘La pauvreté à Saint-Josse est une réalité. Il y a clairement une fracture numérique. Tout se faisait via une application. Les gens n’ont pas toujours d’ordinateur ou n’ont pas la technique suffisante pour se débrouiller avec une application’, explique l’ancien membre du Parti socialiste.

Pour d’autres, dont Alain Maron (Ecolo), le ministre de la Santé bruxellois, il y a également un facteur religieux qui joue en pleine période de ramadan: certains musulmans hésiteraient à se faire vacciner. Emir Kir lui répond: ‘Le facteur religieux peut jouer un rôle, mais c’est trop facile. On peut se faire vacciner en période de ramadan (…). Vous savez, les lieux de cultes sont fermés et c’est respecté. Le virus touche tout le monde, quelle que soit la religion.’

Certaines communautés ne sont dont pas plus réfractaires aux vaccins que d’autres ? ‘Si vous prenez l’exemple d’AstraZeneca, c’est foutu. Les gens n’ont plus confiance. La faute à une communication internationale et nationale chaotique.’

En outre, un argument linguistique est également évoqué. On parle plus de 100 langues dans la capitale. Or, les instructions Covid se font majoritairement en français et en néerlandais. Emir Kir précise que dans sa commune, on s’adapte en utilisant les langues les plus parlées.

Proximité

Comment changer la situation ? Emir Kir en appelle à la Cocom: ‘Elle retient les informations. Nous ne savons pas qui n’a pas été contacté ou qui a refusé de se rendre dans un centre de vaccination. Il faut travailler avec les communes qui ont une grande expérience de proximité.’

Le bourgmestre de Saint-Josse estime qu’il faut des centres de vaccination au niveau local, dans chaque commune. En outre, il a mis en place des calls centers et des équipes se rendent à domicile quand c’est possible. ‘Nous nous rendons aussi sur les marchés pour faire de la sensibilisation’.

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