Depuis le début de la guerre en Ukraine, plusieurs analystes ont largement documenté les pertes des deux camps. Oryx Spioenkop est l’un de ceux-là : une équipe d’analystes néerlandais cartographie de manière exhaustive les pertes confirmées de véhicules des deux côtés de la guerre.
Le site web, qui fonctionne avec la confirmation visuelle d’une perte, indique que la Russie a déjà perdu 3.623 véhicules dans la bataille. Du côté ukrainien, le chiffre est de 1.021 véhicules, soit trois fois et demie moins de pertes -confirmées- qu’en face.
Outre le nombre de véhicules perdus, il est important de regarder de quel type de véhicules on parle. Par exemple, entre le 24 février et aujourd’hui, la Russie a perdu pas moins de 664 chars, dont même un T-90M, un tout nouveau char ultramoderne, voire « indestructible ». Sur ces 664 engins, pas moins de 238 sont allés directement renforcer l’armée ukrainienne après capture, même si beaucoup ont dû être rafistolés.
Des pertes terrestres faramineuses
Du côté ukrainien, seuls 160 chars sont perdus, ce qui signifie que le pays compte désormais 78 chars de plus qu’avant la guerre, et cela n’inclut même pas le soutien militaire occidental.
En outre, la Russie a perdu près de 1.300 véhicules blindés et des centaines de pièces d’artillerie et de systèmes de missiles. Et nous ne parlons que des véhicules terrestres. Du côté ukrainien, 364 véhicules blindés (là encore, trois fois et demie moins qu’en face), plusieurs dizaines de pièces d’artillerie et de systèmes de missiles ont été perdus.
Avions de chasse et patrouilleurs
Dans les airs également, les pertes sont considérables et, là encore, la Russie semble perdre la bataille. Le pays a perdu 26 avions, contre 20 du côté ukrainien, et tant des avions de transport que des engins de combat. 41 hélicoptères russes ont également été perdus, mais seulement sept du côté ukrainien. Les drones ou UAV (Unmanned Aerial Vehicles, ndlr) sont également dans la ligne de mire : 58 drones russes et 22 ukrainiens, petits et grands, ont déjà été abattus ou capturés.
La bataille se poursuit également en mer : la Russie a perdu le navire amiral de sa flotte de la mer Noire, le Moskva, et cinq patrouilleurs et trois péniches de débarquement ont été aussi envoyés par le fond. Ce n’est qu’en mer que les pertes ukrainiennes (en termes de nombre) ont été considérablement plus importantes que les pertes russes : 16 patrouilleurs ont été coulés, l’armée ukrainienne ayant elle-même sacrifié la frégate Hetman Sahaidachny pour qu’elle ne tombe pas aux mains des Russes.
Soutien occidental
La Russie perd des véhicules de combat bien plus vite que l’Ukraine qui, en revanche, se porte plutôt bien : son armée dispose de plus de véhicules qu’avant l’invasion grâce aux captures et, en plus, elle bénéficie du soutien de l’Occident.
Dans un premier temps, l’Occident n’a envoyé que des armes légères, des munitions et d’autres équipements militaires, car la Russie tonnait que « l’envoi d’équipements lourds comme des chars ou des avions de combat entraînerait l’OTAN dans la guerre ». Lorsque la République tchèque a tout de même fourni des chars et que la Russie n’a pas réagi, la livraison de ces moyens lourds a également été mise en place.
Entre-temps, l’Ukraine pourrait déjà prendre livraison d’au moins 270 chars, de près de 500 véhicules blindés et de quelque 350 drones. Les États-Unis ont même livré 16 hélicoptères au pays.