Ce missile chinois est fait pour tuer des porte-avions américains – et ce, n’importe où sur les eaux du globe

Une confrontation entre les superpuissances aurait vraisemblablement d’abord lieu en mer. C’est dans le Pacifique que la Chine et les USA sont les plus susceptibles de s’affronter, si la situation dégénère. Or, Pékin a sans doute mis l’accent sur le développement de « tueurs de porte-avions ». De quoi abattre la dame de l’échiquier.

Pourquoi est-ce important ?

À une époque où les tensions géopolitiques s'accentuent et que de nombreux conflits supposés dormants se réveillent, les états-majors se préparent compulsivement aux embrasements futurs. Or, il est peu probable que la Chine reste le fusil à la bretelle indéfiniment, tant les tensions montent avec ses voisins, souvent soutenus par le rival américain. Or, une guerre entre Pékin et Washington serait sans doute un conflit pour la suprématie navale du Pacifique.

Tensions en mer de Chine méridionale

Le contexte : tensions croissantes en mer de Chine méridionale. Pékin revendique les eaux comprises dans une suite de neuf traits sur la carte, ainsi bien sûr que toutes les petites îles qui s’y trouvent. Une revendication territoriale qui se heurte à celles de tous les pays voisins, le Vietnam, Taïwan et les Philippines en particulier. Et les tensions sont bien réelles.

  • Dernièrement, c’est entre Pékin et Manille que ça chauffe. Les gardes-côtes chinois tentent de couper l’accès du Récif de Scarborough aux pêcheurs philippins, à 220 km seulement de Manille. En septembre dernier, ils avaient tendu une barrière flottante, qui a ensuite été découpée par leurs homologues philippins.
  • Mais ce lundi, un navire chinois a percuté une embarcation philippine. L’affaire n’a pas fait de blessé, mais ce dernier était en route pour ravitailler le BRP Sierra Madre, un ancien navire de guerre échoué pour servir de base militaire sur un haut-fond. Dans une zone que la Chine revendique aussi.

Anecdotique ? Pour l’instant peut-être, mais il s’en faudrait de peu qu’un coup de feu soit tiré. Et les Philippines, tout comme Taïwan et le Japon, reposent leur défense sur l’alliance avec le protecteur américain. On passerait vite de l’escarmouche entre gardes-côtes à la confrontation entre flottes océaniques.

Deux flottes océaniques qui se font face

  • Et ça, la Chine le sait ; elle a redoublé d’efforts pour se bâtir une flotte de guerre de première catégorie, avec la reconquête de Taïwan en tête. Mais chaque pas en avant dans cette direction la rapproche d’une confrontation avec la thalassocratie américaine. Elle veut donc se donner les moyens de la gagner.
  • Le cœur d’une flotte océanique moderne, c’est le porte-avions. Ce bâtiment, lourdement protégé par son escorte, peut projeter des forces au loin et agit comme une base avancée mobile pour Washington. Deux groupes navals américains croisent en ce moment en Méditerranée, et c’est un signal très fort de soutien à Israël.
  • En cas d’intervention américaine suite à un conflit ouvert entre la Chine et Taïwan ou les Philippines, le porte-avions sera la dame à abattre sur l’échiquier océanique. Et c’est vraisemblablement le rôle du missile DF-26, l’un des plus modernes de l’arsenal de Pékin.

Le « Guam Express »

C’est un missile balistique de portée intermédiaire : 3.500 à 5.00 km. Entré en service en 2016, cet engin reste fort secret, et on estime que la Chine n’en possédait que 16 lanceurs opérationnels en 2017. Mais sa portée et sa précision en font une menace claire envers la marine américaine.

  • Ce missile est surnommé le « Guam Express » ou « Guam Killer ». Il est capable, depuis les côtes chinoises, de frapper les installations militaires américaines sur cette grande île de Micronésie.
  • Sa précision est estimée à un rayon d’une centaine de mètres. C’est très impressionnant : l’engin serait capable de cibler précisément une infrastructure. Ou un groupe naval américain en plein océan Pacifique. Un « tueur de porte-avions« , qui permettrait à l’armée chinoise de frapper des navires ennemis un peu partout, si le DF-26 se voit un jour adapté pour un tir depuis un sous-marin ou un bombardier à long rayon d’action. Ce qui pourrait bien être en chantier.
  • En outre, ce missile est supposé capable d’emporter une tête nucléaire. Ce qui d’ailleurs pourrait justifier une attaque préemptive des Américains sur les lanceurs identifiés, si le Pentagone se retrouve persuadé que les Chinois sont prêts à les employer. La multiplication des conflits que nous traversons actuellement ne doit pas faire oublier la puissance titanesque que pourraient lâcher les plus grands acteurs de la planète.
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