L’investisseuse-star est parmi le paysage financier une des plus ferventes à défendre la thèse d’une baisse des prix généralisée. En d’autres termes, elle estime que la Fed, la banque centrale américaine, devrait arrêter de bondir sur le frein à main à intervalle régulier et relever les taux d’intérêt à des niveaux inédits afin d’enrayer la vague d’inflation actuelle, car l’institution risque de faire pire que mieux. Un point de vue partagé par les analystes de JPMorgan, mais aussi par quelques autres grands noms du star system de la finance.
Jeffrey Gundlach et Elon Musk ont récemment rejoint le camp de Wood en appelant à une baisse des prix, exprimant leurs craintes que la Réserve fédérale n’aille trop loin, rapporte CNBC. L’investisseur et homme d’affaires fondateur de Capital LP, et le milliardaire africain hyperactif de chez Tesla et Starlink – et un jour Twitter ? – ont exprimé publiquement des opinions semblables, comme l’a elle-même fait remarquer l’investisseuse.
Vers un « big crunch » ?
Gundlach a mis en garde contre le risque de déflation mardi, exhortant les investisseurs à acheter des bons du Trésor à long terme. Quant à Musk, il a qualifié la chute des prix des matières premières de « ni subtile ni secrète » et a tweeté à ses 100 millions de followers avec sa subtilité habituelle « qu’une hausse majeure des taux de la Fed risque de provoquer une déflation. »
Mme Wood met en garde contre la déflation depuis l’année dernière, estimant que l’innovation perturbatrice fera baisser le prix des biens obsolètes et que l’intelligence artificielle contribuera à réduire les coûts de production. Elle redouble aujourd’hui d’efforts, car un certain nombre d’indicateurs avancés qu’elle surveille indiquent des forces déflationnistes plutôt qu’inflationnistes, précise le média économique américain. Cathie Wood défend que l’inflation n’est causée que par une hausse temporaire des prix des matières premières, dont on aurait déjà passé le cap. Et donc, selon elle, les mesures chocs à répétition prises dernièrement risquent de faire s’effondrer la demande, et donc les prix, plongeant l’économie dans une crise d’un nouveau genre.
Hausse modérée, ou carrément baisse de 25 points
Or, les marchés estiment que la banque centrale américaine augmentera à nouveau les taux d’intérêt d’au moins 0,75 point de pourcentage la semaine prochaine, ce qui les porterait à leur niveau le plus élevé depuis début 2007. Les hausses décidées par la Fed, très rapides, commencent à susciter des mécontentements. Avec sa spontanéité habituelle, Elon Musk a estimé sur Twitter que la banque centrale devrait plutôt baisser les taux d’intérêt de 25 points la semaine prochaine. Gundlach, quant à lui, conseillait plutôt une hausse modérée de 25 points, et puis de prendre le temps d’en voir les effets. « Le risque de déflation est beaucoup plus élevé aujourd’hui qu’il ne l’a été au cours des deux dernières années », a déclaré Gundlach mardi au Future Proof FestivaI. « Je ne parle pas du mois prochain. Je parle d’un peu plus tard l’année prochaine, certainement en 2023. » Reste à voir si ces gens sont des visionnaires, ou pas.