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Ça y est, Jerome Powell (Fed) est parvenu à effrayer Wall Street

Ça y est, Jerome Powell (Fed) est parvenu à effrayer Wall Street
Jerome Powell – (Photo by Drew Angerer/Getty Images)

L’humeur a complètement changé sur les marchés américains. Wall Street ne sait plus trop sur quoi s’appuyer pour poursuivre son rallye de début d’année. En quelques minutes, devant le Congrès, le président de la Réserve fédérale aura tout changé.

Pourquoi est-ce important ?

Jerome Powell est devenu un faucon. Il a prévenu tout le monde qu'il n'en avait certainement pas fini avec la montée des taux d'intérêt. La faute à une économie encore trop résiliente qui ne fait plus baisser l'inflation. Ce vendredi, un rapport déterminant sur l'emploi américain doit tomber.

Dans l’actu : Wall Street dévisse dans l’attente du rapport sur l’emploi américain.

  • Les marchés ronronnaient depuis un certain temps, Jerome Powell est venu apporter le coup de grâce : le Nasdaq a perdu plus de 2%, le S&P 500 1,85% et le Dow Jones 1,66%. Sur toute la semaine, les 3 indices ont chuté d’au moins 3%.
  • Les craintes liées à une politique des taux d’intérêt plus agressive a enclenché une vague de ventes, notamment dans le secteur financier. Au sein du S&P 500, ce secteur a connu sa pire journée depuis 2020.
  • Wall Street est maintenant dans l’attente du rapport sur l’emploi américain qui tombera vendredi après-midi (8h30, heure américaine). Les prévisions tablent sur la création de 225.000 emplois au cours du mois de février, contre 517.000 emplois créés en janvier, à la surprise générale.
  • Le taux de chômage devrait lui rester inchangé, à 3,4%, un record depuis 1969. Les salaires horaires devraient avoir augmenté de 0,4% par rapport au mois précédent et de 4,8% par rapport à l’année précédente, selon les estimations des économistes.
  • Si le rapport dépasse ces prévisions, on peut s’attendre à un nouveau vendredi rouge sur les marchés. Watch out !

Le contexte : Jerome Powell n’y est pas allé avec le dos de la cuillère devant le congrès, mercredi et jeudi.

  • Un ton belliqueux. Jerome Powell avait déjà tenté de calmer les marchés, qui selon lui, par leurs bonnes performances, alimentent l’inflation. Sans succès jusque-là.
  • Mais cette fois, Wall Street s’est bien rendu compte que l’inflation ne baissait pas de la manière escomptée. La faute à l’inflation sous-jacente qui, comme en Europe, fait de la résistance, voire augmente à nouveau. Aux États-Unis, l’inflation s’est tassée à 6,4% en janvier contre 6,5% en décembre. L’inflation sous-jacente est passée de 5,7 à 5,6%.
  • Jerome Powell a été très explicite et a changé de paradigme : une hausse plus importante des taux d’intérêt, avec un pic plus haut et plus long.
  • Désormais, Wall Street s’attend à ce que la prochaine hausse des taux soit de 0,5% contre 0,25% anticipé précédemment. Le pic des taux d’intérêt devrait lui atteindre 5,75%, voire 6%. Un pic qui pourrait être maintenu jusqu’au 1er semestre 2024.

Le risque : la récession.

  • Aux États-Unis, il ne fait plus trop de doutes que l’économie devra passer par une légère récession pour calmer l’inflation. Elle est désormais attendue pour le 3e et 4e trimestre 2023, et pourrait se poursuivre au premier trimestre 2024.
  • Powell a toutefois promis qu’il suivrait de près les prochains chiffres, à commencer par le rapport sur l’indice des prix à la consommation pour le mois de février, qui tombera la semaine prochaine.
  • La situation est un peu différente en Europe où une récession n’est pas à l’ordre du jour. Mais chez nous aussi, l’inflation a stagné, avec une inflation sous-jacente qui se fait de la résistance. La crise de l’énergie s’est transformée en une crise des prix des produits alimentaires. Or, toutes les matières premières reviennent à leur niveau d’avant-crise. La baisse de l’inflation ne serait donc qu’une question de temps. La BCE aurait tort de suivre les yeux fermés sa consœur américaine.
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