Le constructeur automobile chinois BYD compte « collaborer » avec l’Europe concernant son enquête sur les subventions aux voitures électriques. Une façon de montrer patte blanche et de continuer son expansion.
BYD ne se laisse pas impressionner par l’enquête de la Commission et prévoit toujours son expansion dans toute l’Europe

Pourquoi est-ce important ?
Les voitures électriques chinoises ont commencé à débarquer en Europe, et les déloger ne sera pas une mince affaire. Elles séduisent les consommateurs par leurs prix bien plus attrayants que les marques locales. Au niveau des prix, les concurrentes européennes sont battues à plates coutures et peinent à riposter. De quoi faire tanguer toute une industrie qui pèse son poids dans la balance économique européenne.Dans l’actu : BYD compte réaliser une forte croissance sur le marché européen, annonce sa présidente Stella Li au journal chinois ithome.
- À peine lancé en Europe il y a tout juste un an, BYD voit les choses en grand. L’entreprise veut croître sur le continent à tout prix.
- Six modèles sont pour l’instant disponibles : Seal, Song Plus EV, Atto 3, Dolphin, Han et Denza D9.
- En Belgique, BYD a débarqué en septembre dernier avec trois modèles à partir de 38.000 euros.
- Pour soutenir sa croissance, BYD veut ouvrir une nouvelle usine en Europe, dont on ignore les détails. L’objectif : produire 800.000 voitures électriques par an d’ici la fin de la décennie.
Manque de compréhension du marché électrique
Entre les lignes : Un signe fort envoyé à la Commission européenne, qui enquête sur les subventions pour les voitures électriques en provenance de Chine. L’exécutif cherche à déterminer si la Chine mise sur les subsides offerts à son industrie automobile pour s’octroyer des marchés.
- Le maître-mot de BYD : la transparence. L’entreprise estime n’avoir rien à cacher et compte fournir à la Commission toutes les informations qu’elle demandera.
- « Nous sommes une société cotée en bourse et devons être gérés de manière transparente et ouverte pour partager des informations. Par conséquent, nous ne nous inquiétons pas de l’enquête en cours de développement en Europe », a déclaré Stella Li, en déplacement au Chili.
- BYD y courtise les autorités pour espérer mettre la main sur la plus importante réserve de lithium au monde.
- Et d’ajouter une petite pique : « La croissance des véhicules électriques est une révolution. Beaucoup de gens ne la comprennent pas, alors ils se sentent inquiets.«
- « On ne comprend pas très bien comment (les constructeurs chinois) arrivent à ces prix », avait d’ailleurs avoué Didier Reynders.
- Le message : BYD se focalisera sur sa croissance en Europe, peu importe si l’enquête de la Commission aboutit ou non à des droits d’imposition à l’importation pour les véhicules électriques chinois. L’UE semble ici bien impuissante.
En marge : La présidente de BYD accueille à bras ouverts la concurrence de Tesla. Dont les voitures sont aussi produites en Chine et qui est donc également visé par la Commission.
- « Nous n’avons vraiment pas l’intention de rivaliser avec Tesla pour voir qui est le plus grand. Nous voulons que Tesla connaisse beaucoup de succès. Car plus ils réussissent, plus ils peuvent aider les gens à comprendre l’électrification« , indique Stella Li.