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Le futur du gaz russe sans l’Europe : voici les deux pipelines qui relieront la Russie à la Chine

Le futur du gaz russe sans l’Europe : voici les deux pipelines qui relieront la Russie à la Chine
(Photo by Shepard Sherbell/Corbis via Getty Images)

Aujourd’hui, la Russie est en position de force vis-à-vis de l’Europe en matière d’énergies et elle le sait. C’est d’ailleurs pourquoi elle a prévenu d’une nouvelle réduction du rythme des livraisons de gaz naturel via le gazoduc Nord Stream qu’elle utilise comme un moyen de pression sur l’Occident. Mais consciente qu’elle ne pourra pas en abuser ad vitam æternam, elle pense déjà à l’avenir et entend bien miser sur ses relations récemment privilégiées avec la Chine.

Moscou souffle le chaud et le froid sur l’Europe avec son gazoduc Nord Stream 1, mais elle est bien consciente que ce levier politique est limité dans le temps. L’Union européenne a en effet pour projet de réduire ses exportations d’énergies russes dans les mois à venir. De quoi mettre la Russie dans une position délicate. Le pays pourrait en effet se retrouver avec des quantités astronomiques d’invendus, mais c’est sans compter sur ses clients asiatiques qui ont profité du contexte géopolitique – et des prix attractifs – pour augmenter leurs achats de pétrole et de gaz russe.

Des livraisons vers Shanghai dès 2025

Contrairement aux États-Unis et à l’Europe, entre autres, la Chine n’a pas officiellement condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’Empire du Milieu a d’ailleurs poursuivi ses échanges commerciaux politiques avec Moscou comme si de rien n’était.

Début février, avant le début du conflit, les deux pays ont élargi leur accord annuel d’achat de gaz de 10 milliards de mètres cubes.

Pour l’instant, un seul pipeline relie les deux pays – dont la partie située en Russie est appelée « Power of Siberia ». Entré en fonction en décembre 2019, le gazoduc fournit la capitale chinoise, Pékin, en gaz naturel depuis 2020. Il est question qu’il soit prolongé pour relier le poumon économique de la Chine, Shanghai, dans le sud du pays. Les premières livraisons sont attendues pour 2025, sont les médias d’État.

Un pipeline qui traverse la Mongolie

Mais ce gazoduc reliant la Russie à Shanghai n’est pas le seul projet. Les deux pays ont en effet discuté de la construction de gazoducs supplémentaires, rapporte le Financial Times. L’un d’entre eux, Power of Siberia 2, doit traverser la Mongolie. Sa construction devrait démarrer d’ici deux ans, a confié le Premier ministre mongol, Oyun-Erdene Luvsannamsrai, au média américain.

Un second pourrait également faciliter l’approvisionnement de l’ouest de la Chine en passant par la frontière qui la sépare de la Russie, entre la Mongolie et le Kazakhstan, comme le montre la carte réalisée par CNBC.

Crédit : CNBC

En développant ses liaisons avec la Chine, la Russie entend certainement équilibrer la perte du marché européen. Il faudra cependant que l’Empire du Milieu augmente considérablement ses commandes et délaisse ses autres fournisseurs pour que ça soit viable pour Moscou.

Rappelons par ailleurs que la principale source d’énergie de la Chine est le charbon et qu’elle produit la majeure partie de ses besoins. Difficile d’imaginer que Pékin puisse faire une croix sur sa production maison pour augmenter de manière drastique sa demande en gaz naturel russe. Autrement dit, malgré ses efforts, Moscou devrait sentir passer l’embargo européen sur ses énergies.

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