Biden promet de « libérer l’Iran », mais il n’explique pas ce qu’il entend par là

Le président américain Joe Biden a promis de « libérer l’Iran » lors d’un discours de campagne jeudi. Cependant, il n’est pas clair ce qu’il entend par là. Les États-Unis vont réellement s’impliquer dans le pays ?

Pourquoi est-ce important ?

Les tensions ont été vives entre l'Iran et les États-Unis ces dernières années, notamment depuis que l'ancien président Donald Trump est sorti d'un accord nucléaire majeur en 2018. Ces derniers mois, les deux pays, ainsi qu'un certain nombre de partenaires, ont tenté de relancer l'accord. Mais si les USA s'immiscent désormais dans les affaires internes iraniennes, les négociations pourraient être plus difficiles.

L’essentiel : le président Biden a fait cette remarque au beau milieu d’un discours, alors qu’il parlait des soins de santé pour les vétérans des guerres en Irak et en Afghanistan. « Ne vous inquiétez pas, nous allons libérer l’Iran », a-t-il déclaré.

  • L’Iran est confronté à d’importantes manifestations antigouvernementales depuis près de deux mois, suite à la mort de Mahsa Amini, 22 ans. Elle avait été arrêtée par la police des mœurs iranienne car, selon celle-ci, la jeune femme ne portait pas son foulard correctement.
  • De nombreux manifestants iraniens réclament depuis deux mois la démission des dirigeants du pays. Certains d’entre eux ont même scandé « mort au dictateur ».

Important : les propos incendiaires du dirigeant américain interviennent peu avant la poursuite des négociations autour de l’accord sur le nucléaire iranien.

  • Ces négociations sont en cours depuis plus d’un an. Elles visent à ce que le gouvernement iranien réduise son programme nucléaire, qu’il a fortement intensifié ces dernières années. En échange, une série de sanctions seraient levées.
  • Il y a quelques mois, un accord semblait tout proche. « Nous sommes à cinq secondes de la ligne d’arrivée », avait déclaré l’ambassadeur russe Mikhaïl Ulyanov. Toutefois, cet optimisme aura été de courte durée.
  • Depuis, un accord semble s’être considérablement éloigné. En Occident, de plus en plus de personnes sont contre. Un haut fonctionnaire allemand a déclaré, pas plus tard que mercredi, que l’accord n’avait « aucun avenir« . Conclure un accord signifierait que l’Occident devrait « négocier avec un régime inhumain qui est complètement rejeté par son propre peuple et n’a aucune légitimité », avait alors déclaré Bijan Djir-Sarai, secrétaire général du FDP, le parti libéral allemand.
  • Entre-temps, selon Bloomberg, les États-Unis ont également fait une croix sur les négociations. En raison des manifestations en cours, mais aussi car les États-Unis accusent l’Iran de fournir des armes à la Russie pour qu’elle les utilise en Ukraine.

(OD)

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