Le Réseau de mobilité durable (Netwerk Duurzame Mobiliteit), l’organisation faîtière des associations de mobilité, cite trois propositions dans un mémorandum qui pourraient aider les gouvernements à rendre la mobilité plus durable. L’une d’entre elles consiste à supprimer la voiture de fonction. « En échange, il faudrait donner aux gens un budget de proximité de 406 euros.«
« Donnez à chaque Belge 406 euros au lieu d’une voiture de société »
Pourquoi est-ce important ?
La voiture de société reste un avantage social populaire dans notre pays. Le budget mobilité mis en place par le gouvernement fédéral devrait encourager les employés à utiliser des alternatives. Par exemple, une voiture écologique peut être combinée avec un vélo électrique ou un abonnement de train ou de bus. Mais jusqu'à présent, le budget mobilité est loin d'être un succès.L’actualité : Selon le Réseau de mobilité durable, les gouvernements de notre pays sont confrontés à de nombreux défis en matière de mobilité. « Les embouteillages augmentent à nouveau après la pandémie, les entreprises de transport public sont confrontées à une pénurie de personnel, à des équipements obsolètes et à des services peu fiables, et le nombre d’accidents de la route reste alarmant », souligne le réseau. Dans un mémorandum, l’organisation faîtière déballe donc ses propositions.
- La suppression de la voiture de société vient immédiatement à l’esprit. Le réseau parle d’une subvention à la pollution. L’objectif est de remplacer le budget mobilité, déjà en place, par un budget proximité pour tous.
- Le Réseau pour une mobilité durable propose comme alternative un budget de proximité de 406 euros : “La voiture de société entraîne un manque à gagner de 2 milliards d’euros au niveau de l’impôt sur le revenu et de 1,75 milliard d’euros au niveau de la sécurité sociale. En outre, le système de la voiture de fonction conduit à une utilisation accrue de la voiture, ce qui fait des coûts externes (congestion, environnement, santé, etc.) selon le rapport de la Commission européenne sur les coûts de la voiture de fonction. Selon une étude réalisée en 2016 par le Bureau fédéral du Plan, le surcoût social s’élève à 905 millions d’euros. En principe, sur la base de ce calcul, nous pouvons attribuer à chaque Belge un budget de proximité de 406 euros par an.”
- Selon l’organisation, ce budget est totalement neutre pour les finances publiques, car il remplacerait le système de la voiture de société.
Taxe kilométrique intelligente
Autres propositions : Le réseau fait également deux autres propositions.
- L’organisation est également en faveur d’une redevance kilométrique intelligente. « Ce système devrait prendre en compte le type de voiture, le moment de la journée où elle est conduite et l’endroit où elle se trouve. Par exemple, conduire pendant les heures de pointe devrait être plus cher que d’utiliser sa voiture pendant les heures creuses. »
- Selon l’organisation, la redevance kilométrique pour les voitures particulières pourrait remplacer une partie du droit d’accise, de la taxe de circulation annuelle et de la taxe de mise en circulation.
- En outre, le Réseau de mobilité durable demande que l’on investisse davantage dans les personnes. « La mobilité durable ou le transfert modal ne peuvent pas être réalisés uniquement avec des infrastructures, un changement de mentalité est aussi nécessaire. C’est pourquoi nous appelons à une coopération accrue et plus forte entre les citoyens et la société civile, les institutions de la connaissance, les entreprises et les gouvernements », peut-on lire dans le plaidoyer. « Les investissements dans les infrastructures routières supplémentaires seront réduits à zéro. Les fonds ainsi libérés seront entièrement investis dans la réalisation d’un réseau complet et qualitatif d’itinéraires cyclables et dans l’augmentation de l’offre de transports publics et de mobilité partagée. »
Critique des propositions
La proposition du Réseau de mobilité durable a suscité une réaction de la part de Touring, entre autres.
- L’organisation de mobilité parle d’une « condamnation de la voiture de société ». Dans une réaction à Het Nieuwsblad, Touring reconnait que les voitures de société sont un manque à gagner pour les caisses de l’État.
- « C’est la faute du gouvernement lui-même, qui rend les salaires inabordables, ce qui pousse les entreprises à profiter d’options fiscales avantageuses pour l’employé », ajoute l’organisation. « De plus, les voitures de société sont la garantie d’un parc automobile plus écologique. »
(JM)