Bpost sur la sellette ? L’État lance un marché public pour la distribution des journaux

Le ministère de l’Économie lance un appel à la concurrence pour la distribution des journaux et périodiques entre 2024 et 2028. L’État offre 125 millions par an pour la mission. Ces dernières années, c’était Bpost qui s’en occupait, mais cette dernière se trouve aujourd’hui dans le viseur de la justice pour des pratiques supposément illégales et mafieuses.

Dans l’actu : le SPF Économie fait un appel à la concurrence pour la distribution des journaux et des périodiques en Belgique.

  • L’appel a lieu à niveau européen. Il concerne la période 2024-2028, précise le SPF dans un communiqué. Bpost détient la concession actuelle, mais elle prend fin le 31 décembre de cette année.
  • La candidature peut également se faire en groupe. La date limite est le 8 juin.
  • « L’objectif de la concession est de distribuer des journaux et des magazines dans toutes les habitations du pays. La concession permet ainsi à chaque citoyen d’obtenir des informations adéquates, ce qui renforce la pluralité des opinions et favorise la participation au débat politique. La concession a pour objet une prestation de services de dernier ressort (« last resort »), en ce sens que le concessionnaire est un fournisseur de secours qui intervient au cas et dans la mesure où l’éditeur ne trouve pas d’autres options pour la distribution de ses journaux ou périodiques. Le concessionnaire n’a donc pas l’exclusivité », note le SPF.

Perquisitions et enquête pour pratiques « mafieuses »

Le contexte : un dossier fumeux.

  • Cette distribution de journaux est une aide publique à la presse qui vise à faire baisser la facture pour les médias. L’État injecte une large somme dans cette distribution : en 2023, ce sont 125 millions d’euros. Tout cela pour une presse papier qui est vouée à disparaître, diront les critiques.
  • Les contrats précédents entre Bpost, les médias et l’État sont d’ailleurs dans le viseur de la justice.
    • En résumé, il y aurait eu des rachats de concurrents, des échanges illégaux d’informations et une facture largement gonflée envoyée à l’État, via cette aide à la distribution justement (elle a d’ailleurs été réduite de 50 millions d’euros pour le budget 2023). À la fin de l’année dernière, il y a eu des perquisitions chez DPG Media. Le patron de Bpost, Dirk Tirez, a dû démissionner.
  • Il y a un mois, le gouvernement a décidé de reconduire cette aide pour les années à venir.
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