Bart De Wever: ‘Si le Covid-19 a montré une chose, c’est à quel point ce pays est en désordre’

Plutôt général de bataille que diplomate. Le feu sacré n’a pas quitté Bart De Wever (N-VA) malgré une annus horribilis. Le président des nationalistes fait une analyse caustique de notre pays face à une crise sans précédent. Avec quelques saillies dont il est coutumier.

  • ‘Je vois que le gouvernement développe une forme de belgicisme à l’ancienne, dans les faits plutôt une casserole belge déversée sur nous. Du Covid à la sauce belge. Avec tout de même une note d’espoir, le plus grand parti de Wallonie nous dit: « Nous ne participons pas à cela, à ce discours. Nous avons un discours différent ».’

Bart De Wever fait référence au parti socialiste, qu’il continue, au travers de ses interviews, de caresser dans le sens du poil. En vue d’une réforme de l’Etat en 2024 et d’un éventuel confédéralisme.

  • ‘Onze millions, tous ensemble, une équipe. (…) Ok, tu peux dire ça, mais ensuite, tu dois être Belge jusqu’au bout. Pas seulement quand ça t’arrange. Cela signifie que nous pouvons nous débarrasser de la parité, appliquer le principe un homme-une voix, jeter le mécanisme de protection des lois spéciales par-dessus bord. Cela pourrait être le chemin le plus court vers la fin de la Belgique.’

  • ‘J’en ai fini avec l’Open VLD. C’est un parti auquel je ne crois plus, où plus personne n’est digne de confiance, et avec lequel je voudrais ne plus rien avoir à faire.’

Le président des nationalistes règle ses comptes. Et s’isole. Ce week-end, il fermait également la porte au Vlaams Belang dans une interview accordée au Soir.

Bart De Wever est aussi revenu pour nous sur l’année écoulée.

XmasTalk - Bart De Wever (N-VA)
Business AM

2020 a été une année très spéciale. Si vous deviez donner un score de 1 à 10, où serions nous?

‘À 1’

Ce n’est pas beaucoup.

‘1996 a été pire lorsque mon père est mort. Pour le reste, je dois réfléchir très fort pour trouver une année encore plus contraire. Tant sur le plan personnel que sur le plan sociétal.’

Parce que vous avez investi des mois dans des négociations qui n’ont pas abouti?

‘C’était plus compliqué sur le plan personnel. Une année où j’ai dû emmener ma mère dans une maison de repos et de soins. Elle vivait avec moi depuis 8 ans. Et elle me l’a reproché: « Maintenant, tu vas m’enfermer ici? » Parce que mentalement, elle n’est plus à 100%. Longtemps je n’ai pas voulu le faire. Tu te dis: « Non, bien sûr que non ».’

‘Et puis le coronavirus est arrivé et elle a été enfermée. C’était assez difficile, même si tu te dis que ça ne durera pas longtemps. Mais avant de t’en rendre compte, l’année est déjà passée et tu dois lui dire que Noël n’aura pas lieu non plus. Alors qu’elle vivait encore avec nous l’année dernière et faisait donc partie de notre bulle familiale. Ce sont des pages amères du livre de ta vie que tu ne peux pas un jour imaginer devoir écrire. Mais c’est arrivé.’

‘Politiquement, je peux être assez bref: la formation de ce gouvernement rouge-vert (arc-en-ciel) aurait déjà pu avoir lieu en décembre 2019. Je n’aurais pas aimé ça, j’aurais vécu cela comme une terrible trahison à ce moment-là…’

L’interview complète en néerlandais

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