Banque nationale: ‘L’économie belge se sera remise de la crise du coronavirus d’ici la fin 2021’

L’économie belge atteindra son niveau d’avant la crise dès la fin de cette année, ce qui est beaucoup plus tôt que prévu, ressort-il des dernières prévisions de la Banque nationale. ‘La croissance plus rapide que prévu crée une marge de manœuvre pour assainir plus rapidement les finances publiques’, a déclaré le gouverneur de la BNB, Pierre Wunsch.

Une reprise en forme de V. Allait-on assister à un U, un V ou une virgule Nike? Pendant des mois, les économistes se sont interrogés sur la forme que prendrait la reprise économique après le choc provoqué par la crise du coronavirus l’année dernière. Tous les graphiques de la Banque nationale (BNB) indiquent désormais le meilleur scénario possible: une reprise en forme de V, les économies européenne et belge sortant rapidement du marasme et reprenant le chemin de la croissance d’avant la crise.

Concrètement, la Banque nationale prévoit une croissance économique de 5,5% cette année, contre une contraction de 6,3% en 2020. L’économie belge connaîtra donc une croissance particulièrement forte au troisième trimestre, de juillet à septembre. Quelque part entre Noël et le Nouvel An, une importante barrière psychologique sera même franchie, selon les projections. L’activité économique retrouvera alors son niveau d’avant-crise. C’est un à deux ans plus tôt que les estimations précédentes, y compris celles de la BNB elle-même.

Le ‘V’ de la vaccination. Pourquoi la reprise intervient-elle plus tôt que prévu? Tout est lié aux campagnes de vaccination en Europe et en Belgique, qui, malgré des ratés initiaux, ont eu plus de succès que prévu. En outre, l’économie mondiale hors Europe tourne déjà aux niveaux d’avant la crise, principalement grâce à la forte reprise en Chine et même en Inde, pays pourtant durement frappé ces derniers mois par une nouvelle vague de contaminations. Quant aux États-Unis, ils sont également en passe de digérer pleinement le dur coup porté par la crise du coronavirus.

Un impact limité sur le marché du travail. Grâce aux mesures de soutien du gouvernement, l’impact de la crise sur l’emploi belge est resté étonnamment limité. Le nombre total de personnes employées est resté pratiquement stable (une baisse d’à peine 800 personnes en 2020). ‘Il semble que de nombreuses personnes qui ont perdu leur emploi n’ont pas jeté l’éponge et ont su rapidement retrouvé un nouveau travail dans un autre secteur’, explique Geert Langenus, économiste à la BNB.

Le gouverneur Pierre Wunsch met toutefois en garde contre la tension de crier victoire trop vite. ‘Il s’est agi d’une crise très asymétrique: certains secteurs et leurs travailleurs ont été frappés beaucoup plus durement que d’autres.’

‘Les dépenses publiques affichent une tendance à la hausse insoutenable.’ Selon le gouverneur Wunsch, les chiffres économiques meilleurs que prévu créent une marge de manœuvre pour éliminer progressivement les politiques anticrises et revenir à une politique budgétaire plus stricte.

Wunsch: ‘Cela peut se faire progressivement en combinant d’abord des réductions structurelles avec des mesures anticrises ponctuelles en 2022 et en restant ainsi neutre sur le plan budgétaire pendant une année supplémentaire. Mais quoi qu’il en soit, le gouvernement doit faire quelque chose au sujet de ses dépenses élevées, qui sont non seulement supérieures à la moyenne européenne, mais qui ont également montré une tendance à la hausse insoutenable au fil du temps.’

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