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L’Australie presse l’Europe d’investir davantage dans les matières premières critiques : « Mettez-vous au travail, sinon vous manquerez le coche »

L’Australie presse l’Europe d’investir davantage dans les matières premières critiques : « Mettez-vous au travail, sinon vous manquerez le coche »
Madeleine King – Paul Kane/Getty Images

La ministre australienne des Ressources, Madeleine King, a indiqué à Bruxelles que l’Europe pourrait augmenter ses investissements dans le secteur minier australien. De plus, l’interdiction par l’UE de l’indication des « prix doubles » est également critiquée.

Pourquoi est-ce important ?

Tout comme les États-Unis, l'Europe s'est engagée à réduire (ou à minimiser le risque) de ses échanges commerciaux avec la Chine. Dans ce contexte, l'Europe cherche notamment à gérer davantage la production de matières premières essentielles. L'Australie, qui détient la plus grande réserve de lithium au monde, est un bon partenaire pour cela. Le message est le suivant : l'Europe ne doit pas trop tarder.

Dans l’actu : « Je suis juste ici pour vous dire de vous dépêcher, sinon vous allez rater le coche. »

Le message : La Chine, le Japon et les États-Unis intensifient leurs investissements dans le secteur minier australien. Les entreprises européennes sont à la traîne, comme le rapporte Euractiv.

  • L’Australie possède la plus grande réserve de lithium au monde, un élément essentiel pour le développement des batteries, par exemple. Actuellement, 96 % de celle-ci est envoyée en Chine pour traitement. L’Europe, sous le Critical Raw Materials Act (CRMA), s’est engagée à répondre à 40 % de la demande en ces matières. De plus, elle ne souhaite pas être dépendante à plus de 65 % d’une tierce partie pour aucun type de matière première.
  • Mais sans investissements, cela ne sera pas possible, semble insinuer King. « La mentalité [des entreprises européennes] est en train de changer, mais je pense qu’elles doivent simplement accélérer le processus. » Elle ajoute que les concurrents américains intensifient leurs investissements à un rythme plus rapide.
  • Remarque : King souligne qu’il est « probablement impossible » de créer une situation où la Chine ne domine pas dans ces secteurs. « Ils ont une avance de deux décennies sur le reste du monde, ils ont investi dans cette capacité. »

Accord de libre-échange

Contexte : Depuis plusieurs mois, des discussions sont en cours entre l’Australie et l’Europe pour aboutir à un accord commercial.

  • Les deux parties adoptent une position ferme. L’Europe souhaite accéder au marché des minéraux critiques, essentiels pour rivaliser avec le marché chinois des voitures électriques. De son côté, l’Australie désire un accès élargi au marché alimentaire européen.
  • En juillet, Don Farrell, le ministre australien du Commerce, a quitté la table des négociations. Il estimait que l’Europe ne faisait pas suffisamment de concessions en faveur de l’Australie.
  • L’Europe veut que ses citoyens aient accès au marché australien, de la même manière que les Australiens ont accès au marché européen. Elle cible notamment la double indication des prix, où les Européens paient plus que les Australiens pour le même produit. Une mesure concernant le GNL devrait alors être modifiée.
    • En Australie-Occidentale, 15 % du GNL destiné à l’exportation est réservé à la consommation nationale, entraînant des prix plus bas. L’Europe souhaite mettre fin à cette pratique.
  • La réponse de King à ce sujet : « Nous devons nous assurer que du gaz soit disponible pour l’industrie locale et que le gaz soit abordable pour la population locale. »
  • « J’espère que l’Union européenne et les commissaires chargés des négociations comprendront cela et montreront peut-être un peu plus de respect pour le secteur minier australien. »
  • Par ailleurs, l’Europe est également intéressée par l’hydrogène vert australien. Cependant, King a déclaré que son exportation a « encore un long chemin à parcourir. »

(SR)

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