Cet après-midi a lieu l’assemblée générale extraordinaire tant attendue d’Euronav, la société anversoise de transport maritime de pétrole où une lutte de pouvoir se déroule depuis des mois. Les actionnaires se verront présenter trois points de vue divergents.
Quelle voie choisira la compagnie de transport maritime Euronav ? L’affrontement entre trois visions est inévitable lors d’une réunion cruciale

Pourquoi est-ce important ?
Il sera particulièrement intéressant de voir quels candidats seront élus au conseil d'administration, qui devra définir la nouvelle orientation stratégique de la compagnie pétrolière.John Fredriksen
- Le candidat le plus notoire au conseil d’administration est sans aucun doute John Fredriksen, milliardaire d’origine norvégienne et l’un des poids lourds du secteur du transport maritime. Il propose également la candidature de l’un de ses proches au poste d’administrateur.
- Le magnat de 78 ans voulait initialement fusionner Euronav avec sa compagnie de pétroliers Frontline. Cette société fusionnée deviendrait alors immédiatement l’un des leaders mondiaux dans le secteur des pétroliers. Mais Fredriksen a renoncé à ce projet de fusion.
- Ceux qui s’attendaient à ce qu’il abandonne complètement la compagnie maritime anversoise ont été déçus. Il a ensuite porté sa participation dans Euronav à environ 25%. Mais on ne sait pas exactement quel est son plan à long terme pour Euronav.
La famille Saverys
- La famille Saverys, fondatrice d’Euronav et initiatrice de l’assemblée générale extraordinaire, ne veut pas entendre parler d’une fusion avec Frontline et pense que l’orientation à long terme de Fredriksen sur le transport pétrolier est dépassée.
- Leur compagnie maritime CMB détient également 25% d’Euronav.
- Le clan des armateurs anversois souhaite remplacer le conseil d’administration actuel d’Euronav, composé de cinq membres, et propose son propre conseil de cinq membres, dont Marc Saverys, fondateur d’Euronav et père d’Alexander, CEO de CMB, serait le porte-drapeau.
- Dans un premier temps, la famille a mis l’accent sur une éventuelle fusion d’Euronav avec CMB.Tech, la branche verte de CMB. Mais le plan d’avenir qu’elle a récemment lancé pour Euronav semble plus nuancé. Il s’agit d’un plan en deux étapes : « poursuivre Euronav en tant que compagnie pétrolière indépendante à court terme et se concentrer sur la diversification et la décarbonisation à plus long terme ».
La direction actuelle d’Euronav
- Hugo De Stoop, PDG d’Euronav, ne siège peut-être pas lui-même au conseil d’administration, mais il est le visage d’une troisième ligne.
- De Stoop et sa direction restent partisans des plans de fusion initiaux avec Frontline et ont même tenté de forcer Fredriksen à fusionner par le biais d’une procédure d’arbitrage. Mais ces procédures n’ont abouti à rien.
- Le PDG est également en conflit avec la famille Saverys, selon une présentation acerbe faite aux investisseurs il y a un mois. Il affirme que le plan de la CMB pour Euronav comporte des « idées erronées » et demande aux actionnaires d’empêcher le clan Saverys de s’emparer du pouvoir « par des moyens détournés ».
- Le sommet d’Euronav propose aux actionnaires de conserver le conseil d’administration actuel et de le compléter par deux représentants du camp Fredriksen et du camp Saverys. Selon De Stoop et consorts, cela correspond à la structure actuelle de l’actionnariat. Les sociétés de conseil ISS et Glass Lewis soutiennent cette proposition, dont l’objectif principal est de contrer le projet de tabula rasa de la famille Saverys.
(CP)