Les premiers cas de cette maladie très contagieuse et potentiellement mortelle sont apparus dès le mois dernier à Marioupol. Les territoires occupés s’enfoncent dans les pénuries, de médicaments, mais aussi parfois d’eau potable. Et les Russes ne semblent pas avoir les moyens de prendre en charge efficacement les populations.
S’emparer d’un territoire par la force n’est pas tout : encore faut-il l’occuper et l’administrer, et surtout s’assurer que les populations ne soient pas dénuées de tout. Or, selon le dernier rapport du ministère britannique de la Défense, dans les territoires ukrainiens occupés par l’armée russe, ce n’est pas le cas. Au risque de voir apparaître une crise humanitaire majeure en Europe même.
« La Russie a du mal à fournir des services publics de base à la population des territoires occupés », peut-on lire dans le rapport, diffusé par The Guardian. « L’accès à l’eau potable est irrégulier, tandis que les services téléphoniques et Internet continuent d’être fortement perturbés. »
Une situation qui pourrait très vite dégénérer, et faire suivre la guerre par ses conséquences traditionnelles et parfois encore plus meurtrières : les épidémies.
Des services médicaux au bord de l’effondrement
« Il existe probablement une grave pénurie de médicaments à Kherson, tandis que Marioupol risque de connaître une importante épidémie de choléra. Des cas isolés de choléra ont été signalés depuis mai. Les services médicaux de Marioupol sont probablement déjà au bord de l’effondrement : une épidémie majeure de choléra à Marioupol ne fera qu’aggraver la situation » alerte le ministère britannique.
Pour rappel, le choléra est une toxi-infection épidémique contagieuse due à la bactérie Vibrio choleræ. Strictement limitée à l’espèce humaine, elle est caractérisée par des diarrhées brutales et très abondantes menant à une sévère déshydratation, qui s’avère mortelle dans plus de la moitié des cas en l’absence de thérapie par réhydratation orale.
De la propagande à la réalité du terrain
Ces derniers jours, la Russie a dévoilé qu’elle remettait en état de nombreuses routes et voies ferrées dans les territoires occupés, raffermissant ainsi son emprise. Les troupes russes ont aussi remis en fonction le canal de Crimée-Nord, un ouvrage hydraulique destiné à alimenter la péninsule en eau potable, mais que les Ukrainiens avaient comblé en amont en réaction à l’annexion de 2014.
Mais de la réalité à la propagande, il y a toujours une nuance de taille : l’armée russe semble avoir encore du mal à ravitailler ses propres troupes, qui n’hésitent plus à déclarer publiquement qu’elles sont à bout. Dans ces circonstances, il est peu probable que les civils ukrainiens, déjà victimes de nombreuses exactions et crimes de guerre, aient grand espoir de secours de la part des occupants.