Après la fureur du volcan, Tonga craint un « tsunami de Covid » avec l’arrivée de l’aide internationale

L’aide humanitaire arrive d’Australie et de Nouvelle-Zélande vers le royaume du Pacifique. Mais celui-ci vit dans une stricte quarantaine depuis deux ans, ce qui l’a très efficacement protégé du coronavirus ; les représentants de l’île craignent que la bonne volonté humanitaire ne provoque une grave épidémie dans une population jusque là préservée.

Le Royaume de Tonga, étendu sur plus de 170 îles du Pacifique Sud, se remet doucement de la terrible éruption volcanique sous-marine qui l’a frappé le 15 janvier dernier, dont l’onde de choc a été ressentie à l’autre bout du monde et qui a provoqué un Tsunami qui a atteint tant le Japon que la côte ouest-américaine. Le bilan aurait pu être plus lourd : l’archipel polynésien déplore trois décès, mais la situation reste préoccupante alors que les cendres volcaniques recouvrent des îles entières, empoisonnant l’eau potable.

Nuages de cendres

L’aide internationale s’organise, relève The Guardian : la Nouvelle-Zélande a dépêché deux navires de guerre avec du matériel de secours à bord. Le ministre de la Défense, Peeni Henare, a déclaré qu’ils devraient arriver dans quatre jours, mais qu’ils pourraient accoster dès vendredi si le temps se maintient. Du côté de l’Australie, le HMAS Adelaide a quitté Sydney pour Brisbane mardi et devait partir pour les Tonga mercredi. Sophie Ford, coordinatrice de la réponse internationale pour la Croix-Rouge australienne, a déclaré que les fournitures comprenaient du matériel pour aider à fournir des abris temporaires et pour rendre à nouveau potable l’eau qui a pu être contaminée par le nuage de cendres. La Croix-Rouge de Tonga est à la tête de la réponse locale et a préparé des fournitures pour soutenir 1.200 ménages, mais ces fournitures devront être réapprovisionnées dans les jours et semaines à venir pour soutenir l’effort humanitaire.

Le royaume épargné… Pour l’instant

Mais aussi bienvenue que soit cette aide des autres nations du Pacifique, dans le contexte épidémique actuelle celle-ci pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour les 100.000 habitants du Royaume de Tonga : les soldats et le personnel humanitaire venus de l’étranger risquent bien d’apporter avec eux le coronavirus, et à fortiori son variant Omicron, fort capable de déjouer par sa virulence tests, vaccins, et autres précautions. Or ce pays de culture polynésienne a été particulièrement épargné par le virus : il n’a fait état que d’un seul cas positif identifié depuis le début de la pandémie. Du moins jusqu’ici : un haut diplomate tongien à Canberra, Curtis Tuihalangingie, a déclaré à l’ABC que l’on craignait « un tsunami de Covid frappant les Tonga » quand l’aide humanitaire arriverait dans le pays.

« Nous sommes vraiment attentifs à ce que notre réponse n’apporte pas plus de problèmes », assure Mme Ford. « Beaucoup de ces personnes ont déjà été déployées auparavant et ont donc des relations avec les équipes existantes sur le terrain », a-t-il ajouté. « Notre travail en tant qu’internationaux, je crois, est de soutenir ces réponses locales : s’assurer que nous écoutons ce que les habitants de Tonga disent avoir besoin, et ensuite le leur donner. »

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