Le cabinet de l’ancienne ministre de l’intérieur Annelies Verlinden (cd&v) était au courant depuis un certain temps de la discrimination dans la politique d’enregistrement des étrangers à Aalter. C’est ce que rapportent plusieurs médias flamands. La ministre Verlinden elle-même affirme ne pas avoir été au courant, mais l’opposition exerce une forte pression sur sa position.
Principaux renseignements
- Un an avant que la discrimination dans la politique d’enregistrement de la municipalité d’Aalter ne soit rendue publique, le cabinet de l’ancienne ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) semble avoir été au courant de plaintes à ce sujet.
- La ministre Verlinden affirme cependant n’avoir jamais eu connaissance des faits elle-même.
- Néanmoins, la pression s’accentue sur elle au sein du gouvernement fédéral.
La commune d’Aalter, dirigée par le bourgmestre Pieter De Crem (CD&V), a été mise en cause il y a quelques mois par une enquête diffusée dans l’émission Pano et relayée par De Morgen. Cette enquête révélait que les résidents étrangers de cette commune de Flandre orientale devaient attendre jusqu’à neuf fois plus longtemps que les autres pour obtenir leur domiciliation. Tout porte à croire que De Crem aurait délibérément tenté de limiter l’installation d’étrangers dans sa commune.
Plaintes auprès du SPF Affaires intérieures
Face à ces pratiques, plusieurs citoyens ont déposé plainte auprès du SPF Affaires intérieures. À ce moment-là, Annelies Verlinden (CD&V) occupait encore le poste de ministre de l’Intérieur. Son cabinet a donc été informé des faits.
En février 2024, le département Identité et Affaires civiles du SPF a rédigé une lettre adressée au bourgmestre De Crem. Selon la VRT NWS, ce courrier évoquait un « mépris flagrant des compétences légales » de la part de la commune d’Aalter. La lettre, destinée à être signée par la ministre Verlinden, n’a toutefois jamais reçu sa signature, comme l’a rapporté De Morgen. Les raisons de cette omission restent floues. Un rappel a été envoyé en juillet 2024, mais il a été confirmé à ce moment-là que la lettre n’avait jamais été transmise au bourgmestre.
Annelies Verlinden
À ce jour, aucune preuve ne montre qu’Annelies Verlinden ait personnellement pris connaissance de cette lettre ni des plaintes liées à la gestion d’Aalter. La ministre CD&V nie toute implication et affirme, par l’intermédiaire de son porte-parole, n’avoir jamais eu cette lettre sur son bureau : « Rien ne permet de dire que ce document lui a été soumis. »
Malgré cela, des interrogations demeurent. En tant que ministre, Verlinden porte la responsabilité de son cabinet. Il paraît étonnant qu’un dossier aussi grave, préparé par son administration, ait pu lui échapper.
Cd&v
Le fait que Pieter De Crem et Annelies Verlinden soient tous deux membres du CD&V alimente certaines suspicions : aurait-on volontairement détourné le regard ? Cette affaire crée un certain malaise dans les rangs du parti. Verlinden représente la nouvelle génération, tandis que De Crem incarne l’ancienne garde. Le CD&V souhaite à tout prix éviter que cette affaire n’éclabousse un visage neuf du parti.
Dimanche, sur le plateau de De Zevende Dag, le président du parti, Sammy Mahdi, a affirmé vouloir « agir de manière décisive, quelle que soit la couleur politique du bourgmestre ». À propos de Verlinden, il a dit lui accorder sa confiance.
Hilde Crevits, ministre flamande de l’Intérieur et également CD&V, joue elle aussi un rôle clé. Bien qu’elle soit responsable des sanctions dans ce type de dossier, elle a déclaré n’avoir jamais été informée par le SPF, malgré les nombreuses plaintes. Après la diffusion du reportage dans Pano, elle a néanmoins décidé d’envoyer l’inspection de l’Audit Vlaanderen à Aalter.
L’affaire commence à inquiéter le gouvernement fédéral. Annelies Verlinden y siège à nouveau, cette fois comme ministre de la Justice. Les Verts à la Chambre des représentants ont déjà remis en question la légitimité de sa fonction actuelle.
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