‘Amazon a convenu avec de gros éditeurs de rendre les livres 30% plus chers’

Un groupe de lecteurs a décidé de poursuivre Amazon pour avoir augmenté illégalement les prix des livres électroniques, cela avec l’approbation de grands éditeurs comme Penguin Random House et Simon & Schuster.

Ces accords datent de 2015 et auraient été conclus entre Amazon et ‘cinq grands éditeurs’ du secteur : Hachette, HarperCollins, Macmillan, Penguin Random House et Simon & Schuster. Depuis, Penguin Random House et Simon & Schuster ont fusionné. Ces éditeurs ont accepté de commercialiser les livres électroniques 30% plus chers.

Selon les derniers chiffres datant de 2018, Amazon contrôle 89% de l’empire du livre électronique, ce qui en fait de loin le plus grand fournisseur au monde. Amazon aurait utilisé une clause dite NPF – la clause de la nation la plus favorisée – pour obtenir l’approbation des éditeurs. Les NPF sont, dans le contexte commercial, des accords entre acheteurs et vendeurs qui reposent sur l’égalité du traitement. En d’autres termes, les éditeurs sont tenus de pratiquer les mêmes prix avec Amazon qu’avec d’autres plateformes. 

Mais les procureurs accusent Amazon d’utiliser cette clause pour empêcher les éditeurs de proposer leurs livres électroniques sur d’autres plateformes ou sites web moins chers que le sien. La justice accuse Amazon de pratiquer une forme de cartellisation, une pratique interdite.

Un comportement brutal

‘Amazon se comporte de façon effrontée, surtout si l’on se penche sur les procès dans lesquels l’entreprise a été précédemment impliquée aux États-Unis et en Europe’, a déclaré Steve Berman, du cabinet d’avocats Hagens Berman, qui supervise le recours collectif, dans un communiqué de presse. ‘Amazon ne veut pas se battre à armes égales mais veut simplement détruire la concurrence. Et ce n’est pas comme ça que ça marche’.

En 2015, Amazon était déjà sous le feu des projecteurs de l’UE pour l’utilisation abusive de ses clauses NPF. À l’époque, la justice avait déclaré que ces clauses ‘pourraient rendre la tâche plus difficile aux autres plateformes de livres électroniques qui souhaiteraient innover et ou concurrencer Amazon’. Leur utilisation a ensuite été interdite pendant cinq ans, mais uniquement dans l’UE.

Apple

Le géant du commerce électronique a aussi adopté la même approche avec les fournisseurs de sa boutique en ligne. Ceux-ci devaient pratiquer ailleurs les mêmes prix sur leurs produits qu’avecAmazon. Cette pratique a été abolie en 2019 à la suite de plaintes déposées par l’organisme de surveillance de la concurrence.

En 2013, Apple a été condamné pour des pratiques similaires. Elle a passé un accord avec les mêmes éditeurs, ce qui a fait  monter en flèche le prix des livres numériques. Le fabricant d’iPhone a dû payer une amende de 450 millions de dollars (373 millions d’euros) pour cela.

Plus