Des employés d’Amazon indiquent avoir reçu des menaces de licenciement après s’être publiquement exprimés sur des questions environnementales.
Après Google qui vire ses employés trop protestataires à son goût, c’est maintenant au tour d’Amazon de se montrer moralement discutable. Amazon Employees for Climate Justice a ainsi déclaré que certains salariés travailleurs ont été informés ‘qu’ils violaient les politiques de l’entreprise‘.
Ces menaces font suite aux appels des employés pour que le géant de l’e-commerce électronique fasse plus pour lutter contre le changement climatique. Le groupe se définit sur Twitter comme des ’employés d’Amazon qui croient qu’il est de notre responsabilité de nous assurer que nos modèles d’affaires ne contribuent pas à la crise climatique’.
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Le groupe avait appelé Amazon à atteindre l’objectif de zéro émission de CO2 d’ici 2030, à limiter son travail avec les entreprises de combustibles fossiles et à cesser de financer les politiciens et les lobbyistes qui nient l’existence du changement climatique. Après les ‘menaces’ de leur employeur, ils se sont empressés de tweeter un communiqué détaillant leur réponse aux ‘tactiques d’intimidation d’Amazon’.
Ils indiquent que certains employés ont été contactés par les équipes juridiques et des ressources humaines puis interrogés sur leurs commentaires publics. Et d’ajouter: ‘certains travailleurs ont ensuite reçu des e-mails de suivi menaçant de licenciement s’ils continuent à parler des affaires d’Amazon.’
Leur revendication envers Amazon a par la suite obtenu de nombreux soutiens en retweets sur le réseau social.
Pas de discrimination?
Dans une étrange stratégie de défense, leur entreprise déclare pourtant que ses directives concernant les commentaires publics de ses employés ne sont pas nouvelles et qu’elles s’appliquent à tous les salariés, sans discrimination.
Contacté par BBC, Amazon a ajouté: ‘nous avons récemment mis à jour la politique et le processus d’approbation associé pour faciliter la participation des employés aux activités externes telles que les discours, les interviews des médias, et l’utilisation du logo de la société’. Avant de préciser: ‘comme pour toute politique de l’entreprise, les employés peuvent recevoir une notification de notre équipe RH si nous apprenons qu’une politique n’est pas suivie.’
Des entreprises tech très critiquées
Comme Google et d’autres entreprises, Amazon fait face à une pression croissante du public et de ses employés pour prendre de plus importantes mesures environnementales. En septembre dernier, Jeff Bezos a annoncé que l’entreprise serait entièrement alimentée par des énergies renouvelables d’ici 2030 et qu’elle n’émettrait aucune émission nette de carbone d’ici… 2040.
Le lendemain de cette annonce, plus de 1.000 travailleurs se sont joints à la grève mondiale pour le climat, protestant contre les politiques environnementales trop timides d’Amazon. Reste à voir si l’entreprise imitera ici aussi Google en licenciant pour de bon ses employés rebelles…
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