Le géant du commerce en ligne Amazon lance cette semaine sa plateforme ‘respectueuse de l’environnement’ en Europe. Les produits possédant un ou plusieurs écolabels sont mis en avant dans cette section de son site. Mais pour les associations environnementales, cela ne représente que la ‘pointe de l’iceberg’.
L’entreprise de Jeff Besos a souvent été pointée du doigt pour son manque d’intérêt pour la cause écologique. Les emballages excessifs ou non recyclables sont principalement pointés du doigt. Mais on peut aussi parler de son modèle qui pousse à la surconsommation et au tout jetable ou encore des livraisons qui polluent énormément.
Amazon a donc décidé de faire un pas vers l’écologie en créant sa plateforme ‘Climate Pledge Friendly’ (respectueux des engagements climatiques). Dans cette sous-section du site – quelque peu difficile à trouver – on retrouve plus de 40.000 produits, allant des vêtements à l’électronique en passant par la beauté, considérés comme écofriendly par Amazon. Ils ont tous un point en commun : ils sont certifiés par l’un des 18 labels sur le développement durable. Vous pouvez ainsi retrouver les labels Fairtrade, pour le commerce équitable, FSC, pour la gestion responsable des forêts, Écolabel européen, pour les produits qui réduisent leur empreinte écologique lors de leur fabrication, etc.
Amazon a créé aussi son propre label: ‘Compact by Design’, qui récompense les produits qui ne sont pas livrés avec des emballages superflus.
En outre, le logo ‘Climate Pledge Friendly’ est ajouté sur tous les produits de cette section lors des recherches habituelles, afin de promouvoir ce label. Toutefois, ceux-ci ne sont pas spécialement mis en avant en intégrant, par exemple, le top des résultats.
‘Pointe de l’iceberg’
Pour les militants écologistes, ce n’est clairement pas suffisant. 40.000 références, cela ne représente que ‘la pointe de l’iceberg’ quand on sait que le site compte plusieurs centaines de millions de références. ‘Amazon vend des millions de produits et cette dernière initiative ne couvre qu’une infime partie du total’, a déclaré Will McCallum, responsable de campagne chez Greenpeace au Roayume-Uni, au journal The Guardian.
Si Amazon a tenté d’améliorer son image à coup de greenwashing, l’entreprise a en réalité mis en défaut son propre modèle. ‘En ne certifiant qu’une gamme limitée de produits, Amazon admet implicitement que le reste de son modèle commercial n’est pas à la hauteur’, explique McCallum. ‘Les crises environnementale et climatique auxquelles nous sommes confrontés exigent plus que des gestes symboliques et des actions au coup par coup.’
Amazon précise que cette action a pour but d’encourager les clients à acheter des produits plus respectueux de l’environnement. L’entreprise souhaite aussi pousser les vendeurs à en faire plus pour le climat afin d’intégrer la plateforme écofriendly.
Certains saluent toutefois le geste, même s’il est loin d’être suffisant. Pour les Amis de la Terre, Amazon a encore un long chemin à parcourir avant de devenir une entreprise verte.