Le rendez-vous annuel de l’industrie aéronautique a débuté lundi au Bourget, à Paris. Au Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE), plus de 2 000 participants de 48 pays présenteront leurs nouveautés à plus de 300 000 visiteurs professionnels et non professionnels tout au long de la semaine. L’A321 XLR, la dernière création de la combinaison franco-allemande Airbus, est l’un des modèles qui attirent les regards.
À première vue, cet appareil diffère peu des autres appareils existants, souvent utilisés sur de courtes distances. Il s’agit d’un avion avec une allée et trois sièges des deux côtés de cette allée. Néanmoins, l’appareil présente certaines caractéristiques de nature à faire pâlir les autres appareils de cette catégorie. Grâce à son réservoir de carburant permanent supplémentaire, il peut parcourir plus de 8 700 km sans ravitaillement. Sa consommation de carburant est également réduite de 30 %.
Ce n’est pas un détail négligeable, alors que le trafic aérien double tous les 15 ans. Cette croissance signifie également que l’industrie aéronautique a vu ses émissions de CO2 augmenter de 26 % en Europe au cours des cinq dernières années. Ryanair émet à elle seule plus de CO2 que certaines des centrales au charbon les plus polluantes.
Quel type d’avion est le A321 XLR?
Le A321 XLR est donc un petit avion qui peut être utilisé sur une longue distance. On peut donc considéerre cet avion comme l’inverse de l’Airbus 380. Ce dernier peut parcourir 13 100 km avec 615 passagers en classe économique et affaires, tandis que l’A321 XLR peut transporter un maximum de 180 à 220 passagers. L’A321 XLR fait également 30 mètres de moins que l’A380. Il coûterait trois fois moins cher que l’A380 et consommerait 30 % de carburant de moins que les modèles concurrents tels que le Boeing 757-200. Ce dernier est encore souvent utilisé par les compagnies aériennes américaines sur les vols transatlantiques. Airbus estime donc que le plus grand potentiel réside dans des compagnies aériennes telles que Delta, American Airlines et United. Air Lease Corporation, une société qui achète des avions et les loue ensuite aux compagnies aériennes, est le premier client à signer pour l’A321 XLR, avec une commande de 27 unités.
L’A380 a été développé au début de ce siècle à une époque où l’on pensait que les gros avions devraient décoller des grands aéroports, et dans lesquels embarqueraient des passagers amenés par des avions plus petits en provenance d’aéroports régionaux. Mais il semble que les voyageurs optent de plus en plus pour les vols directs, à un prix inférieur. Le A321 XLR est donc disponible à la demande spéciale des clients.
Par exemple, le A321 XLR pourrait être déployé entre l’Europe et la côte est des États-Unis. Mais aussi entre Londres ou Paris et Delhi ou entre Pékin et Sydney. L’appareil semble donc parfaitement adapté aux compagnies aériennes intercontinentales à bas prix. Les premières livraisons devraient avoir lieu en 2023.
L’anti-Boeing ?
Un autre avantage est que l’appareil n’a pas de concurrent similaire chez Boeing. Ce dernier a un projet de B797, mais ce projet a été retardé, notamment à cause des problèmes rencontrés avec le 737 MAX. Même si Boeing donne le feu vert pour la production du B797, l’appareil ne pourrait être commercialisé au plus tôt qu’en 2025. En conséquence, Airbus espère pouvoir vendre des centaines d’appareils A321 XLR cette semaine. Dont des dizaines aux compagnies aériennes américaines. Airbus coupe ainsi les ailes de Boeing.