Adieu Palo Alto et la Silicon Valley: Elon Musk déménage Tesla. Et c’est surtout pour des raisons fiscales

Ce jeudi, Elon Musk a annoncé que le siège social de Tesla ne serait bientôt plus à Palo Alto, en Californie. Le numéro 1 des véhicules électriques va prendre ses quartiers à Austin, au Texas. Une décision principalement motivée par des raisons fiscales.

Elon Musk a annoncé ce déménagement à l’occasion d’une réunion des actionnaires de Tesla qui s’est tenue ce jeudi. « Je suis heureux de vous annoncer que nous allons bouger notre siège à Austin », a-t-il déclaré.

Musk a ensuite expliqué qu’il ne comptait toutefois pas abandonner l’Etat qui a vu Tesla devenir la géante qu’elle est aujourd’hui. « Pour être bien clair, nous allons continuer à étendre nos activités en Californie ». La production de l’usine Tesla de Fremont sera bientôt augmentée de 50%. Idem pour l’usine de Giga Nevada, dans l’Etat voisin.

Mais, le PDG de Tesla a expliqué qu’il n’était pas possible de « s’agrandir à l’infini dans la baie de San Francisco », où la densité est importante, le coût de la vie élevé et la circulation souvent difficile.

Musk est déjà installé lui-même au Texas depuis peu

Installé en Californie depuis sa création, en 2003, Tesla y a bénéficié d’un soutien considérable. Elle a profité de subventions, d’allègements fiscaux, de mesures incitatives et de politiques favorables de la part des régulateurs locaux, tels que le California Air Resources Board, la California Energy Commission ou la California Alternative Energy and Advanced Transportation Financing Authority.

Toutefois, depuis un peu plus d’un an, les relations entre Musk et la Californie se sont détériorées. En avril 2020, l’entrepreneur était allé jusqu’à qualifier les fonctionnaires locaux de « fascistes » par rapport aux mesures sanitaires qu’ils avaient mises en place pour lutter face à la pandémie de coronavirus.

En décembre de l’année dernière, Musk avait déménagé lui-même, quittant la région de Los Angeles pour la région d’Austin. Une décision qu’il avait justifiée à l’époque par sa volonté d’être au plus près des deux projets qui occupaient alors l’essentiel de son temps: le développement de fusées par sa société spatiale SpaceX dans le sud du Texas et la construction d’une nouvelle usine de Tesla près d’Austin. 

Qu’est-ce qui le motive réellement ?

Comme le note CNBC, si ce déménagement avait effectivement permis à Musk de se rapprocher de la zone de la base de lancement de SpaceX, à Boca Chica, il lui avait également profité sur le plan fiscal. Là où les impôts sur les revenus des particuliers de la Californie sont parmi les plus élevés des Etats-Unis (du moins pour ses résidents aisés), le Texas n’en prélève pas du tout. Une politique fiscale qui sied évidemment parfaitement à l’homme le plus riche du monde.

De plus, le Texas s’évertue depuis quelques années à se rendre plus attrayant pour les entreprises, là aussi à coups d’incitations fiscales. Sa loi sur le développement économique offre ainsi des avantages fiscaux pour l’implantation de nouvelles installations sur son territoire.

« D’un point de vue juridique, le fardeau réglementaire est moins lourd au Texas », a ajouté Domenic Romano, un avocat d’affaires américain interrogé par CNBC. « C’est un État plus favorable aux entreprises et aux employeurs à bien des égards. Vous devez franchir beaucoup moins d’obstacles au Texas ou en Floride en tant qu’employeur qu’en Californie en termes d’obligations de déclaration et autres. »

Notons que l’université technologique d’Austin constitue elle aussi un bel atout du Texas. Sans compter sa vie culturelle florissante.

Récemment, deux autres Big Tech ont également décidé d’établir leur nouveau QG au Texas: Oracle et Hewlett Packard.

La politique sociale du Texas ? Elon Musk préfère l’ignorer

Suite à l’annonce du déménagement de Tesla, le gouverneur du Texas Greg Abbott s’est bien sûr réjoui. Il s’est aussi gargarisé du fait que Musk soutiendrait les « politiques sociales » de son Etat. Le Texas a récemment fait la une de l’actualité avec sa nouvelle loi très restrictive sur l’avortement.

Si cette loi a fait hérisser les poils des patrons de certaines entreprises de renom, telles que Salesforce, elle ne semble pas déranger Elon Musk. Qui n’est pas allé jusqu’à la soutenir, mais qui a choisi de botter en touche.

« En général, je crois que le gouvernement devrait rarement imposer sa volonté au peuple et, lorsqu’il le fait, devrait aspirer à maximiser son bonheur cumulé », a écrit Musk sur Twitter il y a quelques semaines. « Cela dit, je préfère rester en dehors de la politique ».

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