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« Pas de Suède dans l’OTAN, pas de F-16 supplémentaires dans les hangars de l’armée de l’air turque »

« Pas de Suède dans l’OTAN, pas de F-16 supplémentaires dans les hangars de l’armée de l’air turque »
Kayhan Ozer/Anadolu Agency/Getty Images

La Turquie continue de retarder et de bloquer l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Un groupe de sénateurs américains fait maintenant pression : ils boycottent la vente d’avions de combat F-16 à la Turquie tant que le pays maintient son obstruction.

Pourquoi est-ce important ?

La Finlande et la Suède ont été secouées par l'invasion de l'Ukraine par la Russie l'année dernière : les deux pays ont donc souhaité rejoindre l'OTAN, afin de décourager les Russes de les attaquer également. Le 5 juillet, ils ont signé un protocole d'adhésion, l'adhésion réelle semblait proche, mais c'était sans compter sur la Turquie.

L’histoire en bref : la Turquie souhaite depuis longtemps obtenir des F-16 supplémentaires. Les États-Unis aussi veulent que l’accord soit conclu.

  • En janvier, l’administration Biden a informé le Congrès américain qu’elle travaillait sur un accord avec la Turquie. Ce pays a exprimé le souhait d’acheter 40 chasseurs F-16 pour son armée de l’air dès 2021. Les Américains fourniraient aussi beaucoup d’équipements pour moderniser 80 des F-16 de la Turquie. Au total, l’accord porte sur un montant de 40 milliards de dollars.
  • La Turquie exploite déjà 270 F-16, ainsi qu’une cinquantaine de F-4 Phantom modernisés. Pour succéder aux jets vieillissants, elle souhaitait acheter 30 F-35 américains. Mais la Turquie a ensuite conclu un accord pour l’achat de systèmes antiaériens russes S-400 SAM, suite à quoi les États-Unis ont décidé d’annuler l’accord sur les F-35. Aujourd’hui, la Turquie travaille sur son propre avion de combat fait maison pour l’avenir.
  • L’accord a été immédiatement condamné par le sénateur Bob Menendez. « Comme je l’ai dit clairement à plusieurs reprises, je m’oppose à la vente proposée de F-16 à la Turquie », indique le démocrate, qui préside la commission des affaires étrangères du Sénat. Et il n’est pas seul.

L’essentiel : 29 autres sénateurs ont soutenu le boycott de Menendez, en le liant à l’adhésion de la Suède à l’OTAN.

  • Dans une lettre ouverte au président Joe Biden, 29 sénateurs américains annoncent qu’ils n’approuveront pas l’accord avec la Turquie tant que ce pays continuera à bloquer l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Les sénateurs appartiennent aux deux familles politiques ; ensemble, ils peuvent bloquer l’approbation de l’accord sur les F-16.
  • « Une relation de sécurité productive et mutuellement bénéfique avec la Turquie est dans l’intérêt des États-Unis, et nous attendons patiemment la ratification par la Turquie des protocoles d’adhésion à l’OTAN de la Suède et de la Finlande. Mais, tant que la Turquie n’adhère pas à l’accord trilatéral avec la Suède et la Finlande, le Congrès ne peut pas approuver l’aide future à la Turquie, y compris la vente de jets F-16″, peut-on lire dans la lettre.
  • Selon les sénateurs, la Turquie ne tient pas compte des accords conclus lors du sommet de l’OTAN à Madrid en 2022. Ces accords imposaient à la Finlande et à la Suède de prendre des mesures pour lutter contre le terrorisme international. Or, selon la Turquie, les deux pays nordiques abritaient des organisations jugées comme terroristes par Ankara telles que le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. La Turquie continue d’insister sur ce point sensible, indiquant que la Suède n’a pas encore réussi à démanteler l’organisation. Les sénateurs trouvent cela injuste, et font valoir que la Suède fait des efforts.
  • Tant que la Turquie continuera à bloquer l’adhésion de la Suède, les États-Unis ne devraient pas être autorisés à fournir des F-16, avancent les sénateurs. « Ce n’est que lorsque le processus d’adhésion à l’OTAN sera approuvé par la Turquie que le Congrès pourra envisager de vendre les F-16. »

(CP)

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