Le président nigérien destitué par sa propre Garde : l’Occident voit encore s’effondrer une démocratie africaine

Au Niger, en Afrique de l’Ouest, le président Mohamed Bazoum a été renversé par sa propre Garde présidentielle. Un groupe de soldats a annoncé lui-même cette prise de pouvoir à la télévision nationale. Après les coups d’État au Mali et au Burkina Faso, le Niger jouait un rôle crucial pour l’Occident dans la région.

Dans l’actualité : Mohamed Bazoum n’est plus le président du Niger.

  • « Nous, les forces de défense et de sécurité, avons décidé de mettre fin à ce régime, connu pour la détérioration de la situation sécuritaire et sa mauvaise gouvernance », a déclaré le colonel Amadou Abdramane, entouré de neuf autres officiers de l’armée.
  • Le groupe se fait appeler le Conseil National pour la Protection de la Patrie (CNSP). À la suite du coup d’État, le président Mohamed Bazoum a été arrêté par sa propre Garde présidentielle au palais de la capitale Niamey. Immédiatement après, un couvre-feu a été instauré et les frontières ont été fermées.
  • Toutes les forces de sécurité ne se sont pas ralliées au CNSP. Sur le compte Twitter du président, on peut lire que « le président et sa famille vont bien. L’armée et la Garde nationale sont prêtes à attaquer les unités de la Garde présidentielle impliquées dans ce changement d’allégeance, si elles ne se ressaisissent pas. » Il est donc possible que des affrontements éclatent entre les putschistes et l’armée gouvernementale.

L’essentiel : L’Occident perd ses derniers alliés dans la région.

  • Le Sahel est une région particulièrement instable, où des groupes terroristes ou rebelles tentent presque chaque année de prendre le pouvoir dans certains pays. L’Occident s’efforce de soutenir les gouvernements élus démocratiquement, en lançant des missions de maintien de la paix de l’ONU et des missions d’assistance pour aider les armées de la région.
  • Des missions qui doivent aussi contribuer à endiguer le flux migratoire vers l’Europe en améliorant les conditions de vie dans la région. Cependant, ces efforts de paix ne se déroulent pas comme prévu. Le coup d’État au Niger est déjà le septième dans la région en trois ans.
  • Au Mali et au Burkina Faso, les militaires ont pris le pouvoir ces dernières années, renvoyant les missions de paix européennes et antiterroristes. Le Niger était le dernier bastion démocratique, d’où l’on espérait regagner le contrôle de la région. Bazoum, qui a déjà eu une longue carrière politique dans le pays, était donc un allié des Occidentaux.

MB

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